« Moi, je m’appelle Periclès Scalzone… »
Le 13 mai 2016
Un polar mineur malgré un scénario prometteur et quelques séquences réussies. Riccardo Scarmacio confirme son jeu de grand acteur.
- Réalisateur : Stefano Mordini
- Acteurs : Marina Foïs, Riccardo Scamarcio
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Italien
- Durée : 1h40mn
- Festival : Festival de Cannes 2016
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Résumé : Périclès (Riccardo Scarmacio) travaille pour Don Luigi, le chef d’un clan napolitain qui tient le trafic de drogue et les réseaux de prostitution de Liège et blanchit ses profits grâce à ses nombreuses pizzerias. Périclès a pour mission de punir quiconque défie Don Luigi. Un jour, pendant une de ses missions, il tue par erreur une femme appartenant à une autre famille napolitaine. Il a signé son arrêt de mort. Périclès se réfugie en France. Il rencontre Natacha (Marina Foïs) et espère construire avec elle une nouvelle vie. Mais Don Luigi l’a trahi. Il a promis sa tête au clan ennemi. Périclès retourne en Belgique pour prendre sa revanche…
Notre avis : Adapté d’un roman policier, Périclès le Noir est le troisième long métrage de Stefano Mordini, remarqué au Festival de Berlin 2005 avec Provincia meccanica. Le film a été coproduit et interprété par Riccardo Scarmaccio, révélé par Nos meilleures années, et qui a déjà joué dans des polars à succès tels Romanze criminale (Michele Placido, 2005) ou Polisse (Maïwenn, 2011). Le récit suit avec subtilité le parcours d’un homme en fuite, éternel orphelin, dont les familles d’accueil se sont avérées faussement protectrices, et a du mal à rompre avec un passé qui le rattrape. Sous l’apparence des codes du film policier et des conventions du film « de parrain », Périclès le Noir glisse très vite sur la pente de l’intimisme psychologique, et trouve dans ses meilleures séquences le souffle du cinéma épuré de Jean-Pierre Melville. On songe aussi à Série noire d’Alain Corneau (1979), de par le mal-être qui saisit un personnage plus fragile qu’il ne le montre, tout en ayant ses véritables zones d’ombre.
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L’habileté de Mordini est alors de cerner cette musique étrange qui résonne dans la tête d’un antihéros n’hésitant pas à abattre de sang froid un témoin gênant, jouer les papa poules avec sincérité, avant de menacer brutalement deux enfants. « Nous avons essayé de seconder ses pensées, de nous syntoniser sur ses digressions et ses intuitions. Ce n’est qu’ainsi que nous avons pu trouver son histoire et celle de notre film. Je dis nous car nous tous, les scénaristes, les acteurs, les producteurs, avons décidé ensemble de suivre Périclès et avons attendu que ce personnage se montre à nous dans son intégralité », a déclaré le cinéaste. Pourtant, le film laisse un peu sur sa faim. Il manque cette étincelle qui aurait permis d’en faire une véritable pépite. Et l’on regrettera le manque de crédibilité de l’épisode français, le personnage de Marina Foïs (actrice excellente au demeurant) semblant en porte-à-faux avec le reste de la narration. Périclès le Noir n’en reste pas moins une œuvre attachante.
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