A trop jouer, on finit par perdre !
Le 14 décembre 2010
Les compromissions, que l’amour ne supporte pas, traités dans une comédie musicale à la hong-kongaise. Dépaysement garanti pour une œuvre émouvante, mise en scène avec minutie.

- Réalisateur : Peter Ho-sun Chan
- Acteurs : Takeshi Kaneshiro, Jacky Cheung, Zhou Xun
- Genre : Drame, Romance, Comédie musicale
- Nationalité : Chinois, Malaisien

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– Durée : 1h47mn
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Les compromissions, que l’amour ne supporte pas, traités dans une comédie musicale à la hong-kongaise. Dépaysement garanti pour une œuvre émouvante, mise en scène avec minutie.
L’argument : Entre l’amour et échapper à une vie de misère à Pékin, Sun Na a choisi la seconde solution en abandonnant un Lin Jian-dong fou amoureux d’elle. Dix ans plus tard, quand il la retrouve, alors que tous deux sont devenues de grandes stars du cinéma, c’est pour lui donner la réplique. Ils sont à l’affiche du dernier film du célèbre réalisateur Ni Wen dont Sun Na est désormais la compagne.
Notre avis : Deux acteurs et un réalisateur se retrouvent pour le tournage d’une comédie musicale dont l’intrigue ressemble à s’y méprendre à leurs histoires d’amour respectives. Que peut-il arriver ? Perhaps love. Sun Na (Zhou Xun) est l’objet de la passion de deux hommes : l’un appartient à son passé qu’elle veut résolument oublier, l’autre à son présent. L’actrice chinoise campe une femme qui n’a cessé de faire des compromis avec sa vie amoureuse. A-t-elle pris les bonnes décisions ? Rien n’est moins sûr, surtout quand débarque le fougueux Lin Jian-dong, incarné par le (très) charmant Takeshi Kaneshiro (Le secret des poignards volants). Il est résolu à faire renaître de ses cendres leur ancienne passion dont il essaie, lui, de noyer le souvenir, par trop douloureux, avec des bains nocturnes dans la piscine de son hôtel. Quant à son rival, alias Jacky Cheung, il s’interroge sur la sincérité de sa compagne qu’il soupçonne de n’être intéressée que par son statut de réalisateur. Perhaps love est une excellente réflexion, notamment parce qu’elle fait écho, sur les choix amoureux et les inévitables trahisons qu’ils engendrent.
Le film de Peter Ho-sun Chan, qu’il décrit comme une "histoire d’amour sur fond de comédie musicale", se réclame de la plus pure des traditions de la comédie musicale hong-kongaise du milieu des années 50. Le spectacle, un peu kitsch de quelques-unes des chorégraphies sur des mélodies en mandarin - langue dans laquelle le film a été entièrement tourné -, est assez réjouissant. Mais le chassé-croisé amoureux, brillamment mis en scène par le réalisateur hong-kongais, est encore plus captivant. Deux époques se côtoient, comme la réalité et la fiction, et se répondent sans jamais de fausse note. Peter Ho-sun Chan joue du parallélisme avec dextérité et pousse le souci du détail jusque dans ses plans les plus anodins. Certains sont d’ailleurs poétiques, mais surtout époustouflants d’à-propos. Comme l’une des dernières scènes de la fiction : exercice de voltige dans une ambiance immaculée. Dépaysant, servie par une réalisation minutieuse, Perhaps love arrive à se distinguer et à émouvoir sur un sujet aussi banal que l’amour au cinéma.