La tension du yin et du yang
Le 14 mai 2011
Un subtil dosage de narration limpide et d’esthétisation, d’émotion et d’action, même si le film n’innove guère.


- Réalisateur : Peter Ho-sun Chan
- Acteurs : Takeshi Kaneshiro, Donnie Yen, Tang Wei
- Genre : Action, Arts martiaux - Combats
- Nationalité : Chinois
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Durée : 1h38mn
- Titre original : Wu Xia
- Festival : Festival de Cannes 2011

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Résumé : Un expert en arts martiaux, désireux de prendre sa retraite, se retrouve traqué par un détective et son ancien maître.
Critique : Wu et Xia sont deux mots que l’on traduit par « martial » et « chevalerie » : dans la culture populaire chinoise, cela désigne les aventures d’un chevalier expert en arts martiaux durant les temps anciens et qui se doit de protéger les pauvres de l’oppression en raison d’un code de l’honneur. Peter Ho-Sun Chan (Les seigneurs de la guerre) s’est donc approprié le genre pour conter l’histoire d’un détective qui bouleverse l’existence d’un fabricant de papier menant une paisible existence dans un village isolé avec sa femme et ses enfants, sous la dynastie Qing. La trame principale est simple, ce qui permet au cinéaste de se centrer sur les recherches visuelles et les chorégraphies d’action, plutôt rondement menées, mais sans surenchère, par Donnie Yen, qui tient en outre le rôle principal.
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Wu Xia réussit alors ce subtil dosage de narration limpide et d’esthétisation, d’émotion et d’action, dans une approche synthétique qui doit autant à Ford et Leone qu’à Eastwood, Ang Lee ou Johnnie To : ces références n’écrasent pas le cinéaste qui réussit autant un exercice de style élégant avec sabres et numéros de haute voltige qu’un beau récit sur la rédemption d’un homme, ancien déviant n’aspirant plus qu’à une vie familiale sereine au milieu des champs mais qui est rattrapé par un passé plus qu’agité. Le film permet aussi de retrouver le charismatique Takeshi Kaneshiro, acteur culte de Wong Kar-wai et Zhang Yimou, dans un rôle aussi mouvementé (dans tous les sens du terme) que celui qu’il tenait dans Le secret des poignards volants. Reste qu’après Tigre et dragon et une décennie de fleurons du genre venus de Chine et de Hong Kong, ce cinéma crée moins l’effet de surprise et la comparaison avec le récent Détective Dee : le mystère de la flamme fantôme de Tsui Hark ne tourne pas toujours à l’avantage de Peter Ho-Sun Chan.