Le 25 février 2025
Un enfant prodigue adopté cause bien des soucis aux gérants d’une pension de famille. Drame familial très juste signé Jacques Feyder, dans lequel évolue une Françoise Rosay au sommet.


- Réalisateur : Jacques Feyder
- Acteurs : Françoise Rosay, Arletty, André Alerme, Pierre Labry, Héléna Manson, Raymond Cordy, Paul Azaïs, Paul Bernard, Lise Delamare, Bernard Optal , Jean-Max
- Genre : Drame, Noir et blanc
- Nationalité : Français
- Durée : 1h45mn
- Date de sortie : 16 janvier 1935

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Résumé : 1924. Sur la Côte d’Azur, Louise Noblet (Françoise Rosay) tient une pension de famille plutôt chic pendant que son mari Gaston (André Alerme) travaille dans le casino voisin comme chef croupier. Ils ont recueilli le petit Pierre (Bernard Optal) dont le père est en prison.
Critique : Le jour de la communion de Pierre, son père, sorti prématurément de prison, vient le chercher pour l’emmener à Paris. Louise, particulièrement, n’arrivera pas à s’en remettre.
Dix ans plus tard, alors que son père est mort depuis un moment, on apprend que Pierre désormais adulte (Paul Bernard) continue à quémander de l’argent à ses parents adoptifs pour des raisons plus ou moins crédibles. Suite à une demande plus importante que d’habitude, Louise décide de se rendre à Paris pour tenter de convaincre Pierre de revenir chez eux. Elle apprend que ce dernier est devenu un petit escroc.
Le choix de la pension de famille qui jouxte un casino, comme toile de fond, permet de décrire une petite communauté de joueurs dont les fortunes sont souvent éphémères et réversibles. Régnant avec fermeté sur son petit monde, auprès de son époux plus bavard qu’efficace, Louise, depuis toujours, ne sait rien refuser à Pierre. Rentré de mauvais gré au bercail après avoir été blessé lors d’une rixe, celui-ci va imposer Nelly sa "fiancée" (Lise Delamare), une femme de petite vertu : les ennuis vont commencer...
- Copyright Films Sonores Tobis
Ce drame familial est mis en scène avec un grand sens du détail par Jacques Feyder sur un scénario coécrit avec Charles Spaak. Il permet de suivre une histoire à rebondissements peuplée de nombreux personnages qui ont chacun une réelle existence, même pour les rôles les plus courts. La pension, lieu central de l’action, devient elle-même un personnage du drame.
Si Paul Bernard a un jeu aujourd’hui un peu daté, le reste de la distribution est particulièrement brillante, avec en tête André Alerme, qui cache sa sensibilité sous des airs bourrus, et surtout Françoise Rosay (Madame Jacques Feyder), maîtresse femme qui fond devant son fils prodigue et réussit à faire passer une émotion rien qu’avec un regard ou un haussement de sourcil.
Une très belle réussite à redécouvrir, dépassant largement le côté théâtral qui lui fut souvent reproché.
À noter la présence d’Arletty qui va brièvement partager la table de Françoise Rosay.