Le 5 juillet 2024
Des idées dans un long-métrage fantastique très prometteur mais qui finit par s’épuiser dans une sorte de vacuité identitaire peu convaincante.
- Réalisateur : Jérémy Clapin
- Acteurs : Sam Louwyck, Catherine Salée, Sofia Lesaffre, Megan Northam
- Genre : Drame fantastique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Diaphana Distribution
- Durée : 1h29mn
- Date de sortie : 3 juillet 2024
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Résumé : Elsa, vingt-trois ans, a toujours été très proche de son frère aîné Franck, spationaute disparu mystérieusement trois ans plus tôt au cours d’une mission spatiale. Un jour, elle est contactée depuis l’espace par une forme de vie inconnue qui prétend pouvoir ramener son frère sur terre. Mais il y a un prix a payer…
Critique : Franck, un brillant cosmonaute, a disparu en mission dans les fins fonds intergalactiques, et justement, pendant ce temps-là, sur Terre, une famille survit péniblement. Pourtant, la ville a rendu hommage au héros en dressant une statue sur un rond-point que la jeune sœur affuble, autant qu’elle le peut, d’un F majuscule en peinture verte fluo. Mais alors qu’elle se morfond, œuvrant dans l’EHPAD que sa mère dirige, elle rentre mystérieusement en contact avec le disparu, grâce à une graine translucide qui s’introduit telle un parasite dans sa tête.
Pendant ce temps sur Terre est un film pour le moins prolixe où se mêlent drame familial, fantastique et science-fiction. Très vite, on se rend compte que le frère constitue une monnaie d’échange pour des sortes d’extraterrestres qui survivent en parasitant le corps d’êtres vivants. Ils ne sont guère plus de cinq, mais tout l’enjeu pour eux demeure que la jeune fille leur livre des humains sur un chemin qu’elle a tracé, à l’intérieur desquels ils s’introduisent.
- Copyright Diaphana Distribution
Jérémy Clapin déploie dans son récit une multitude de pistes au bout desquelles il ne va jamais. Il sème ainsi des mystères qui à force deviennent des incohérences narratives. L’héroïne principale, prête à tout pour retrouver son frère, se transforme en une sorte de personnage trouble, hésitant entre détresse et psychopathie. C’est difficile de suivre un film où l’on n’éprouve aucune forme d’empathie pour le personnage principal, cela relève même du rejet. La comédienne interprète une jeune femme sanglotante et déterminée à la fois, qui comprend les rouages obscurs dans lesquels elle est menée, là où le spectateur finit pas ne plus comprendre grand-chose.
Le récit pêche par un scénario très alambiqué, qui ouvre une série de questions dont on n’a pas de réponse. Bien sûr, ce procédé est courant au cinéma, mais il se révèle ici moins fascinant que frustrant. La photographie est soignée, à la recherche d’une esthétique proche de la fantasmagorie. D’ailleurs, l’affiche conforte bien cette quête énigmatique où des forces supérieures côtoient notre bas monde, avec cette protagoniste pleine de ressources pour retrouver son frère et, par là-même, son identité véritable. Il s’agit donc d’un conte autant fantastique que philosophique, écrit et réalisé de très loin sur de vagues ressorts lynchiens.
- Copyright Diaphana Distribution
Jérémy Clapin dont on se souvient du brillant J’ai perdu mon corps, alterne un style où cohabitent animations et images. On ne peut pas dire que la forme est ratée, bien au contraire. L’intérêt se heurte à une écriture dispersée qui égare le spectateur dans un registre qui peine à se poser. Ces sortes d’extraterrestres qui s’implantent dans l’esprit des gens restent ainsi l’illustration d’une certaine vacuité de l’histoire.
Et pourtant, Jérémy Clapin sait magnifiquement filmer. Les paysages boisés sont merveilleux et les dessins animés qui ponctuent la narration sont très beaux, faisant penser à ces mangas japonaises dont les jeunes raffolaient dans les années 1980, comme Albator ou Goldorak. Mais voilà, le film passe à côté de ses ambitions démesurées et ne parvient guère à dépasser le format d’une vulgaire série Z.
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