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Le 5 décembre 2019
Le réalisateur Ron Howard dresse un portrait intime du ténor italien Luciano Pavarotti, qui a sorti l’opéra de son cadre feutré, en sacrifiant le relatif anonymat du lyrisme, devenant ainsi une star mondiale.
- Réalisateur : Ron Howard
- Acteurs : Bono, Placido Domingo
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Américain
- Distributeur : CGR Events
- Durée : 1h50mn
- Date de sortie : 27 novembre 2019
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Résumé : Ron Howard retrace, en son Dolby Atmos, l’incroyable vie et la carrière de Luciano Pavarotti, le "Ténor du peuple ", en s’appuyant sur des archives rares et inédites ainsi que de nombreux témoignages. Artiste hors-normes, bouleversant et hors-catégorie, Luciano Pavarotti aura aussi été une personnalité à la générosité exceptionnelle, se battant autant pour faire découvrir l’Opéra au monde entier, que pour soutenir des causes chères à son cœur. Son charisme irradie ce film-hommage exceptionnel.
– Dans les salles CGR du 6 au 9 novembre 2019
– En DVD et BRD le 27 novembre 2019
Notre avis : "Certains peuvent chanter de l’opéra. Luciano Pavarotti était un opéra". C’est ainsi que le chanteur irlandais Bono a rendu hommage à son ami italien, avec lequel il a collaboré à plusieurs reprises, lors de concerts, mais aussi en enregistrant ensemble des albums caritatifs. Leur collaboration résume à elle seule la vision que le ténor avait de la musique, qui devait être à son image : généreuse, charismatique, ouverte sur le monde et philanthropique. Pleinement conscient de son talent, amoureux fou du chant lyrique, Luciano Pavarotti n’a eu de cesse de sortir l’opéra de son cadre feutré, de le démocratiser et de proposer au grand public une palette d’émotions qu’il ne connaissait pas encore. En collaborant avec des rocks stars, en interprétant les plus grands airs dans des stades, en multipliant tournées, voyages et publicités, Luciano Pavarotti est devenu volontairement une marque, une personnalité publique qui a sorti l’opéra de son carcan. Au point que, dans l’idée de bien faire et toujours avec la sincérité qui était la sienne, le ténor s’est dispersé, devenant la proie des jugements et de la presse à scandale. Un revers de la médaille difficile à assumer, pour un homme dont la philanthropie s’est développée avec une notoriété qui, au fur et à mesure d’une carrière sans fausse note, a fait de lui une star planétaire.
- Copyright Wild Bunch Germany
Le réalisateur américain Ron Howard propose ainsi un documentaire en forme de portrait intime, cherchant à s’attarder sur l’homme qui chante, et non sur le chanteur. Pavarotti est ainsi le troisième opus d’une série de documentaires que Howard a réalisés et qui explorent les superstars de la musique : les Beatles d’abord, avec le film Eight Days A Week - The Touring Years, puis Jay-Z, au sein du documentaire Made In America. Pavarotti propose ainsi un portrait non chronologique du parcours du ténor italien, qui n’a pourtant pas l’air décousu tant la mise en scène est efficace.
Émouvant, d’une qualité technique irréprochable, le film suit le parcours de la rock star des chanteurs d’opéra, en s’attardant sur des thématiques précises. Ainsi, la carrière de Luciano Pavarotti est disséquée, afin de montrer comment le ténor a mis en avant sa voix, sa philanthropie, son humour, ainsi que ses valeurs morales ; entièrement dévoué au chant lyrique, le chanteur n’avait que faire des frontières imaginaires entre les arts. Intelligent, malin, il avait compris que son charisme et ses performances vocales pouvaient lui permettre de développer un opéra, qu’il ne souhaitait pas voir cantonné aux simples salles de spectacle.
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"Plus j’en apprenais, plus je voyais Pavarotti comme quelqu’un qui témoigne du pouvoir de vivre sa vie avec passion et d’un engagement sans faille envers ce qu’on aime", dit Ron Howard. Fort de son admiration sans borne pour le ténor, le réalisateur a dû choisir les moments les plus significatifs, au cœur d’images d’archives composées d’entretiens, de performances, de témoignages… Si les performances étaient indispensables pour montrer l’étendue du talent de Pavarotti et de son répertoire, Howard et son équipe ont aussi choisi d’intégrer des dizaines d’interviews que le chanteur a données pour des talk-shows télévisés et des magazines d’information.
Le réalisateur a également conduit 53 nouvelles interviews à New York, Los Angeles, Montréal, Londres, Modène et Vérone d’avril 2017 à juin 2018, donnant ainsi la parole aux épouses, aux membres de la famille ainsi qu’aux collègues de Luciano Pavarotti, aux directeurs, promoteurs et managers qui l’ont aidé à tracer sa glorieuse carrière. L’admiration des uns, l’amour des autres, montrent à quel point le ténor a marqué profondément tous ceux qui l’ont rencontré et parlent encore de lui avec passion et parfois emphase.
Ces images inédites de son parcours ne cherchent pas à édulcorer un portrait certes intime, mais qui ne cache pas les faiblesses, les combats et les mauvais côtés d’un homme mis sur un piédestal de son vivant. Cette consécration aurait pu fausser le documentaire, qui revient sur les moments phares d’une carrière couronnée de succès.
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Film musical, Pavarotti témoigne de la portée mondiale de la voix puissante d’un artiste qui a multiplié les collaborations, s’affichant aux côtés des plus grands. En ouvrant la Coupe du Monde de football 1990 avec son groupe les Trois Ténors, formé avec Plácido Domingo et José Carreras, Luciano Pavarotti a montré que la culture populaire pouvait s’ouvrir à l’opéra et que la musique était sans frontière. La performance des trois chanteurs ce jour-là, qui s’est achevée par un Nessun Dorma époustouflant, a marqué un tournant dans l’histoire de l’opéra, en le rendant enfin populaire.
Mais le documentaire a également pour objectif de montrer que le ténor italien était un précurseur, qui a contribué à développer sa notoriété au profit des bonnes œuvres. Sa relation avec la princesse Diana, évoquée dans le film, témoigne des profonds bouleversements que Pavarotti a insufflés, en montrant que la célébrité devait se conjuguer avec solidarité.
Un documentaire accessible à tous, loin de n’être destiné qu’aux mélomanes - tel que le ténor l’aurait sans doute voulu.
LE TEST DVD
Les suppléments
Si le film combinait déjà de nombreux témoignages, le DVD/BRD propose une interview du réalisateur Ron Howard mais également de l’équipe de production, notamment des producteurs Jeanne Elfant Festa et Nigel Sinclair. Le compositeur Chris Jenkins et le scénariste Mark Monroe expliquent également leurs démarches. De plus, Nicoletta Mantovani, la dernière épouse de Luciano Pavarotti, livre une interview exclusive et plus longue que dans le film.
L’image
Si les images d’archives présentes dans le film ont forcément une qualité conforme aux vidéos de l’époque, le documentaire propose une vraie qualité d’images et témoigne d’un réel travail, dans le souci de ne pas créer de confusions entre les interviews, filmées pour la plupart en 2018, et les nombreux extraits qui évoquent le parcours de Pavarotti.
Le son
Lorsqu’on réalise un film sur un chanteur du gabarit de Luciano Pavarotti, le travail sur le son est bien entendu primordial. Les cinémas CGR, notamment celui de la Porte des Lilas, n’ont diffusé le film que dans des salles équipées pour présenter un documentaire tourné en son Dolby Atmos. Si le son sur le support DVD est forcément moins spectaculaire, la bande est tout de même assez agréable et représentative du talent du ténor.
- Copyright Wild Bunch Germany
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