Le 29 août 2017
Cette success-story musicale ne révolutionne pas le genre mais propose un touchant récit d’êtres à la dérive. Mineur mais agréable.
- Réalisateur : Geremy Jasper
- Acteurs : Cathy Moriarty, McCaul Lombardi, Danielle Macdonald, Bridget Everett, Siddharth Dhananjay
- Genre : Comédie dramatique, Musical
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Diaphana Distribution
- Durée : 1h48mn
- Titre original : 1h48mn
- Date de sortie : 30 août 2017
- Festival : Festival de Cannes 2017
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Patricia Dombrowski, alias Patti Cake$, a 23 ans. Elle rêve de devenir la star du hip-hop, rencontrer O-Z, son Dieu du rap et surtout fuir sa petite ville du New Jersey et son job de serveuse dans un bar miteux. Elle doit cependant s’occuper de Nana, sa grand-mère qu’elle adore, et de Barb, sa mère, une chanteuse ratée et totalement instable. Un soir, au cours d’une battle sur un parking, elle révèle tout son talent de slammeuse. Elle s’embarque alors dans une aventure musicale avec Jheri, son meilleur ami, et Basterd, un musicien mutique et asocial.
Critique : Présenté au Festival de Sundance et en clôture de la Quinzaine des Réalisateurs 2017, ce premier film y a connu un joli succès auprès du public, touché par des personnages décalés, tenaces ou désabusés, et en quête de reconnaissance. Son réalisateur Geremy Casper, issu de la publicité et du clip, a noué une trame vaguement autobiographique. Originaire du New Jersey (comme ses antihéros), il y a côtoyé une faune passionnée de rap, et avait lui-même joué dans un groupe de rock indépendant. On s’attache très vite à Patti, jeune fille stigmatisée par son apparence physique, vivant dans un taudis et souhaitant s’intégrer à un milieu qui la rejette : femme, blanche et obèse, elle ne coche aucune case de l’apprentie-rappeuse, si ce n’est sa détermination à se faire une place dans un groupe et la société.
- Copyright Jeong Park
Son personnage n’est pas sans rappeler ceux campés par Ricky Lake dans Hairspray (en mode plus burlesque) ou, en version sobre, KT Gorique dans Brooklyn, récit d’une inconditionnelle de freestyle tourné à Aubervilliers. Mais les cinéphiles amateurs de rap retrouveront davantage de correspondances avec les deux modèles du genre que constituent Slam de Marc Levin et 8 Mile de Curtis Hanson. Certes, Geremy Jasper ne joue pas dans la même catégorie, et Patti Cake$ souffre de plusieurs défauts : un scénario prévisible, un ton consensuel et une portée intergénérationnelle visant à ratisser large, ou des personnages dont les retournements d’humeur se manifestent de façon mécanique : c’est le cas de la mère, chanteuse ratée amère mais humaine sous une carapace de rancœur, dont les traits auraient pu être croqués avec davantage de nuance.
- Copyright Jeong Park
Le cinéaste abuse aussi de certains procédés stylistiques (les séquences de rêve) trop marqués par l’esthétique publicitaire. Pourtant, l’une de ces scènes frôle la beauté du Velvet Goldmine de Todd Haynes, et le film a des qualités indéniables : un montage mettant en avant le vertige musical (certes moins brillant que celui de Whiplash), un traitement singulier du thème de la mort (peu fréquent dans ce type de film), ainsi que des interprètes remarquables : Danielle Macdonald, jeune actrice et chanteuse australienne, est une révélation. Elle est bien entourée par Bridget Everett (qui n’a rien à envier à Bette Midler) ; Cathy Moriarty (la Vickie de Raging Bull, ici dans un rôle de mamie !) ; ou McCaul Lombardi (déjà beau gosse et bad boy dans American Honey). Au final, ce film au demeurant mineur se regarde sans déplaisir et constitue un portrait insolite d’une certaine Amérique.
– Quinzaine des Réalisateurs Cannes 2017
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.