Paranoia Park - la critique du film

Ne sachant pas choisir sont camp entre le cinéma de genre et le film expérimental, Paranoia Park souffre principalement d’un budget réduit qui se ressent indéniablement.

L’argument : Par téléphone, un psychopathe force une mère à exécuter des actions dangereuses dans un parc public, alors qu’il vient de kidnapper sa fille. Elle a une heure pour la sauver... pas une minute de plus.

Notre avis : Paranaoia Park fait typiquement partie de ces films cherchant à récréer les codes du cinéma de genre tout en oubliant qu’il faut un temps soit peu de moyens financiers et humains pour y parvenir. Le dernier long métrage de Bruno Mercier, réalisateur habitué des tournages succincts (So Long, Love Love Love), n’est cependant pas dénué de qualités.

© Destiny Distribution

Dès les premières scènes, les tremblements de caméra, rappelant sans cesse un côté amateur, dérangent et peinent à convaincre. Le thriller a toutefois le mérite (ou l’ambition déraisonnéE, selon le point de vue) d’avoir été tourné en un laps de temps très court et avec un budget restreint : 6 heures au sein des Buttes-Chaumont, pratiquement en prise directe. Une fois habitué à l’ambiance subjective gravitant autour de l’héroïne, interprétée par Audrey Beaulieu, le déploiement de histoire finit par capter notre attention.
On suit une mère désemparée dont la fille est a été enlevée par un mystérieux déséquilibré qui lui ordonne par téléphone de commettre des actes sadiques. Une relation perverse se créée alors entre les deux personnages faisant fortement penser au pitch de Phone Game, où la cabine téléphonique prend la forme d’un parc. Cet espace quelconque devient le temps d’une heure, en temps réel, un parcours initiatique cauchemardesque, confrontant cette mère à une autocritique et une série de choix cornéliens.

© Destiny Distribution

Malheureusement, le besoin aveugle de faire tenir le suspense d’un bout à l’autre prend le pas sur la cohérence du récit et la crédibilité des personnages. L’héroïne reste étrangement passive face à la situation et l’agresseur. Quant aux autres personnages, leurs comportements laissent tout autant dubitatif, symptomatiques de ces faire-valoir distillés dans une mise en scène qui cherche désespérément à insuffler du rythme. Il aurait pourtant été opportun de contrebalancer les lacunes liées aux moyens, par un scénario plus ingénieux, actionnant des leviers plus astucieux et rationnels.
Avec un budget certes limité, Paranoia Park tente d’instaurer une tension à travers une histoire classique qui ne renouvelle pas le genre. Le manque de qualité se fait nettement ressentir, empêchant de se plonger entièrement dans ce film qui hésite entre le cinéma de genre et le film expérimental…