Le 31 octobre 2017
Un sujet douloureux aux contours mal définis heureusement éclairé par un duo de comédiennes à l’osmose parfaite.
- Réalisateur : Nathalie Marchak
- Acteurs : Bruno Todeschini, Alexandra Lamy, Brontis Jodorowsky, Sonja Wanda
- Nationalité : Français
- Distributeur : Condor Distribution
- Durée : 1h27mn
- Date de sortie : 15 novembre 2017
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Résumé : Au sommet de sa carrière d’avocate, Lucie se rend en voyage d’affaires au Maroc, loin de son mari. Arrivée à Tanger, elle est frappée par le bouillonnement chaotique de cette ville où tout semble pouvoir advenir. Quand, venue de nulle part, une adolescente nigériane lui confie son bébé et lui demande de le protéger, elle est complètement déboussolée. Dans les bas-fonds de la ville, Lucie va pourtant chercher à sauver cette jeune fille. C’est sans compter sur l’attachement de plus en plus fort qu’elle ressent pour l’enfant...
Notre avis : A la fois actrice, scénariste et réalisatrice, Nathalie Marchak a été découverte lors d’un casting sauvage par Claude Lelouch qui lui confie un petit rôle dans son film Les Parisiens. Elle fait également une apparition dans Les poupées russes de Cédric Klapisch. Parallélement, elle écrit des scénarios pour la télévision et le cinéma, et réalise quatre courts métrages.
Bercée depuis son plus jeune âge par le récit de la fuite de sa grand-mère à travers l’Europe durant la dernière guerre, elle nourrit depuis longtemps l’envie de parler du combat que certains parents doivent mener pour offrir une vie meilleure à leurs enfants. Plus récemment, sa rencontre au Maroc avec une jeune femme qui l’implore de prendre son enfant en charge la bouleverse au point de l’inciter à bâtir un projet visuel sur le sens de la maternité, ce premier long-métrage.
- Copyright JC Lother/Version Originale/Condor
Lucie (Alexandra Lamy) et Clément (Bruno Todeschini) forment un couple joliment assorti. Leur maturité et leurs métiers respectifs (elle est une avocate reconnue, il est un éminent chirurgien) leur accordent aisance et sens des responsabilités. Ils vivent une vie harmonieuse dans un quartier chic. Seule ombre à ce tableau idyllique, ils ont du mal à concevoir un enfant. Lucie est désormais enceinte de quelques mois mais ne renonce pas pour autant à mener une vie professionnelle bien remplie. Malgré la mise en garde de son mari, elle part donc pour le Maroc où l’attend une réunion importante. A ce stade d’un scénario bien peinard, il est facile d’imaginer que ces quatre jours passés loin du cocon familial vont être décisifs pour elle, d’autant qu’à peine arrivée au Maroc, Lucie perd l’enfant tant désiré et qu’au cours de son hospitalisation, elle partage la chambre d’une jeune femme qui, après avoir été violée, vient d’accoucher d’un bébé qu’elle rejette.
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Peu à peu, la couleur rose bonbon de la narration se dilue dans les teintes ocres et rouge du Maroc. L’ambiance se fait plus trépidante, la caméra se nourrit d’images rapides frôlant parfois la brutalité mais prometteuses d’une belle aventure humaine. Finalement la promesse d’un riche dialogue sur deux points de vue opposés mais finalement complémentaires sur la maternité se révèle n’être qu’une réflexion peu cohérente et bourrée d’invraisemblances sur un tragique trafic de femmes privées de liberté et vouées à la prostitution dont la construction mal maîtrisée ne fait que nous éloigner de notre sujet initial. La fin du film, même si elle se resserre autour de son propos d’origine, ne parvient pas à nous persuader de la pertinence de cette histoire alambiquée. L’intervention d’Oscar, médecin humanitaire plus proche du baroudeur intrigant que du bienfaiteur, brouille définitivement les pistes.
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Fort heureusement, la qualité de l’interprétation vient à point nommé au secours de ces errances. Délaissant les comédies qui ont fait sa renommée, Alexandra Lamy prête volontiers sa bonne humeur et son légendaire sourire à ce drame familial. Sa prestance s’ajuste sans le moindre faux pli à la fragilité gracieuse de la féline Sonja Wanda, un ex-mannequin reconverti avec un naturel subjuguant en mère-martyre. Si le récit omet de s’arrêter sur la profondeur de cette belle solidarité féminine, leurs talents conjugués habillent d’une chaleureuse émotion leurs personnages de mères mutuellement aux abois et nous réconcilient partiellement avec cette histoire instinctivement humaine.
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