Le 3 janvier 2017
Entre loufoquerie et fantaisie déjantée, une traversée nocturne de Paris au rythme incertain.


- Réalisateur : Édouard Baer
- Acteurs : Audrey Tautou, Édouard Baer, Sabrina Ouazani
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Durée : 1h37mn
- Date de sortie : 11 janvier 2017

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Sélection officielle Arras Film Festival 2016
Résumé : Luigi a une nuit pour sauver son théâtre. Une nuit pour trouver un singe capable de monter sur les planches et récupérer l’estime de son metteur en scène japonais ; une nuit pour regagner la confiance de son équipe et le respect de sa meilleure amie - qui est aussi sa plus proche collaboratrice... et pour démontrer à la jeune stagiaire de Sciences Po, tellement pétrie de certitudes, qu’il existe aussi d’autres façons dans la vie d’appréhender les obstacles...
Notre avis : Edouard Baer, trublion du PAF au capital sympathie assuré, séduit par son allure de dandy distingué et par son humour naïf et décalé. Curieux de tout, il est à la fois acteur, réalisateur, producteur de cinéma et animateur de télévision et de radio. C’est donc tout naturellement qu’il a déjà réalisé deux longs-métrages La Bostella en 2000 et Akoibon qui reçoivent un accueil mitigé tant de la part des professionnels que du public. Déçu, Edouard Baer mettra plus d’une décennie à revenir derrière la caméra. Malgré un casting de choix, pas sûr qu’il réussisse encore cette fois à rencontrer le succès.
- Copyright Pascal Chantier
Si ses plus fervents admirateurs se réjouiront de ce costume sur mesure qu’il s’est taillé pour laisser libre cours à ses agitations et à sa folie verbale, d’autres seront dépités par cette ambiance fourre-tout. Edouard Baer, grotesque patron de théâtre imprévisible et de mauvaise foi est de tous les plans, s’agitant dans un total brouhaha, monopolisant l’attention que fort heureusement Nawel, Audrey Tautou impeccable dans son rôle d’assistante patiente et dévouée, vient tempérer, épaulée par la stagiaire Faeza campée par une Sabrina Ouazani au caractère puissant et
volontaire face à cet enfant gâté qu’est son boss. Leur duo rétablit un semblant de cohérence assurément salutaire. C’est d’ailleurs elle qu’il emmènera dans ses virées nocturnes. La première partie se déroulant dans le huis-clos du théâtre, prend presque l’allure d’une comédie classique et propose un répit, en s’intéressant, sous un angle économique et social, aux craintes et aux mesquineries d’une équipe d’individus professionnellement confrontés à une situation anxiogène. L’ambiance n’en demeure pas moins survoltée sous l’œil d’une caméra à la frénésie incontrôlée. Les traits d’humour censés faire rire et les bons mots absurdes fusent à la vitesse d’une mitraillette sans vraiment parvenir à nous attacher à ce saltimbanque égocentrique.
- Copyright Studio Canal
Puis arrive le moment d’entamer le road-movie urbain où le burlesque rejoint l’extravagance. L’occasion de croiser autour de petites scènes successives sans connexion les unes avec les autres quelques clochards, un vendeur de roses, un singe, un dresseur d’animaux, un banquier et même un bébé. On se consolera néanmoins avec une belle galerie de seconds rôles, dont le regretté Michel Galabru dans sa dernière apparition ou le toujours excellent Grégory Gadebois et même encore la trop rare Christine Murillo, parfaite mécène des beaux quartiers.
Luigi se décrit comme un adepte d’une vie de hasard. Dommage que le hasard ne nous ait réservé, cette fois, rien d’autre que cette farce désordonnée et insignifiante.
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