Le 22 novembre 2021
Une grande fresque sentimentale, devenue un classique du cinéma hollywoodien. Un vrai plaisir pour les yeux, même si d’aucuns trouveront, non sans avoir raison, le long métrage plutôt académique et ennuyeux.
- Réalisateur : Sydney Pollack
- Acteurs : Meryl Streep, Robert Redford , Klaus Maria Brandauer, Michael Kitchen, Malick Bowens
- Genre : Drame, Biopic, Romance
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Ciné Sorbonne (reprise)
- Durée : 2h41mn
- Date télé : 22 novembre 2021 20:55
- Chaîne : France 5
- Reprise: 4 juillet 2018
- Date de sortie : 26 mars 1986
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Résumé : Après une déception amoureuse, la jeune Danoise Karen décide de se marier et de s’embarquer pour l’Afrique. Vite délaissée par un mari volage, elle se consacre à la culture des caféiers et fait figure de pionnière. Son amitié pour l’aventurier Denys se transformera en amour mais elle ne saura pas retenir cet homme épris de liberté.
Critique : L’œuvre aux sept Oscars, un des triomphes hollywoodiens des années 80, puise son inspiration dans le plus célèbre texte de Karen Blixen, La ferme africaine, qui narre la vie d’un couple, à la tête d’une plantation de café, au Kenya. Superbement mis en images par Sydney Pollack, le film est devenu une sorte d’étalon de la fresque romanesque, calibrée pour le grand écran, avec une photographie somptueuse, rassemblant faune, flore et personnages dans une série de tableaux qui ralentissent volontiers le rythme, comme si la caméra prenait, à la manière de son héroïne intrépide, le temps d’immortaliser un lien affectif avec une contrée : la célèbre scène de survol, à bord du biplace de Havilland DH.60 Moth, en constitue la preuve la plus tangible lyrique, la partition de John Barry répondant à la beauté des paysages africains.
Le destin de cette héroïne, prise dans les filets de la domination masculine, malgré son désir de ne pas s’en laisser compter, trouve sa place dans l’orthodoxie des récits bovarysants, où l’ombre d’un homme rêvé clignote d’abord, tel un mirage : Denys Finch Hatton est le premier à véritablement accueillir Karen sur le sol africain et aussi le premier à disparaître, selon une fatalité qui est celle de l’aventurier. Solitude et grands espaces lui sont promis dans un hors-champ que nous n’explorons pas.
Sa présence est plus consistante, lorsque la déception de la jeune femme la pousse à lui raconter des histoires issues de son imagination compensatrice (sa réalité sentimentale a le visage d’un mari idiot et égoïste), une manière de conquérir, par la fiction, l’existence de cet homme solitaire, de lui faire comprendre la force d’un désir auquel il ne restera évidemment pas insensible. Lorsqu’il disparaît à nouveau, Karen devient à son tour cette aventurière qui rejoint son mari, prêt pour le combat, moins par loyauté envers cet époux indifférent que par mimétisme avec Denys, dont elle croisera d’ailleurs la route (il lui confiera une boussole pour se guider).
La syphilis marque une fracture : ayant échappé de peu à la mort, s’étant exilée sur le sol européen qu’elle n’aime pas, la jeune femme revient avec d’autres intentions au Kenya, d’autant qu’elle retrouve par hasard son bel amant, un soir de Noël, lors d’une fête nocturne. La deuxième partie bifurque vers la romance attendue : Redford y joue un personnage irréprochable, sans doute trop, surtout lorsqu’il prodigue des leçons de vie à Karen ; Meryl Streep est plus consistante, parce que la plus grande complexité de son personnage lui permet une variété de postures dont elle s’accommode aisément.
Avec la distance des années, Out of Africa demeure un plaisir pour les yeux. Mais on peut aussi trouver ce mélodrame académique et ennuyeux, figé dans un sentimentalisme suranné.
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