Ouragan sur le Caine - Edward Dmytryk - critique

Critique : La satisfaction du jeune Keith va être de courte de durée. Dans un premier temps, il est heureux de l’arrivée du nouveau capitaine, le commandant Queeg (Humphrey Bogart), qui a bien l’intention de restaurer la discipline. Mais très vite, ses collègues et lui vont être intrigués par son étrange comportement.

Ce long métrage, qui se passe en grande partie dans le vaisseau dragueur de mines, n’est pas pour autant un film de guerre. Si celle-ci sert de toile de fond, il s’agit avant tout d’une œuvre dramatique autour de la confrontation psychologique entre un capitaine ayant de sérieux problèmes de comportement et ses lieutenants qui vont hésiter entre loyauté et rébellion.

Si le suspense de ce drame est bien ficelé, le métrage a quelques défauts. Souvent bavard et statique, le récit est parfois un peu trop théâtral (il y eut aussi une adaptation à la scène). La romance que vit en marge le lieutenant Keith, particulièrement mièvre, n’a pas vraiment d’intérêt (si ce n’est intégrer deux rôles féminins).
Il faut également souligner l’ambiguïté liée à la notion de dénonciation, en pleine époque du maccarthysme : le film en effet, renvoie étonnamment dos à dos accusé et accusateurs, surtout lorsque l’on sait que le réalisateur Edward Dmytryk fut l’un des dénonciateurs de certains de ses collègues, taxés de sympathies communistes. Malgré ce succès et d’autres à venir, il restera toujours controversé pour ce épisode.

Si l’on excepte la prestation de Robert Francis assez fade, on peut souligner les excellentes interprétations des autres protagonistes : Van Johnson en officier intègre et juste, Fred McMurray, l’intellectuel lâche et faussement sympathique, José Ferer, avocat pincé mais intègre et bien sûr Humphrey Bogart, qui réalise une belle performance d’officier à la santé mentale défaillante.