La lance brisée - Edward Dmytryk - critique

Critique : Ce western, remake transposé d’un film noir de Joseph L. Mankiewicz, La maison des étrangers (House of Strangers 1949), est constitué d’un long flash-back, qui expliquera les raisons de l’incarcération de Joe et du décès du chef de famille Matt Devereaux (Spencer Tracy).
Ce dernier, qui dirige son importante exploitation d’une main de fer, garde des méthodes expéditives où l’on se fait souvent justice soit même. Veuf avec trois garçons, il a épousé une Indienne comanche (Kathy Jurado) avec qui il aura un quatrième garçon, Joe.
Les choses vont se compliquer quand Joe va commencer à fréquenter Barbara (Jean Peters), la fille du sénateur, et que des travaux miniers vont polluer la rivière qui borde les terres des Devereaux et tuer plusieurs de leurs bêtes venus s’y abreuver.

Cette imposante saga familiale, qui se déroule sur plusieurs années et présente un nombre conséquent de personnages, n’a pas le temps de se développer dans les quatre-vingt-quinze minutes que dure le long métrage. De fait, l’histoire part un peu dans tous les sens sans prendre le temps de vraiment creuser les caractères de ses protagonistes pourtant intéressants : la personnalité compliquée de Matt, le chef de famille, la position ambiguë et antagoniste du fils aîné ainsi que la personnalité de Joe, sang mêlé et fils préféré. Quant aux deux autres frères, ils sont pour ainsi dire inexistants !

La mise en scène est professionnelle, mais plutôt académique pour ce premier western d’Edward Dmytryk qui a surtout le mérite de faire partie de ceux considérés comme pro-Indiens. On peut aussi regretter que la belle distribution du film n’ait pas été mieux exploitée : elle aligne tout de même en tête d’affiche Spencer Tracy, Richard Widmark, Robert Wagner, Jean Peters et E.G. Marshall.