Le 26 juin 2020
Un divertissement vraiment décevant. Philippe de Broca a perdu la grâce qui caractérisait ses comédies des années 60.
- Réalisateur : Philippe de Broca
- Acteurs : Philippe Noiret, Francis Perrin, Paulette Dubost, Roger Carel, Annie Girardot, Philippe Brizard, Anna Gaylor, Gabriel Cattand, Catherine Alric
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Compagnie Commerciale Française Cinématographique (CCFC)
- Durée : 1h42mn
- Date télé : 28 octobre 2024 20:55
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 6 février 1980
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Résumé : Lise Tanquerelle et Antoine Lemercier convolent en Grèce pour leur voyage de noces. Ils y rencontrent Charles-Hubert Pochet, un archéologue qui a découvert un marbre d’Aphrodite dont il ne reste que les hanches et le fessier. La pièce d’antiquité est dérobée. Le film est la suite de Tendre poulet.
Critique : Deuxième volet des aventures de la commissaire Lise Tanquerelle et de l’universitaire Antoine Lemercier, après le succès de Tendre poulets (1978), On a volé la cuisse de Jupiter rassemble tous les ingrédients du divertissement à la Philippe de Broca : de l’aventure, de l’exotisme, de l’humour. Le duo Noiret-Girardot se reforme pour la dernière fois dans le cadre idyllique de la Grèce où le couple de personnages qu’ils incarnent, tout juste marié, est parti en voyage de noces. La quiétude d’un séjour touristique est bientôt perturbée par la rencontre d’un archéologue loufoque et la découverte d’un précieux vestige : une statue d’Aphrodite dont il ne reste que le postérieur et les hanches. Le mystérieux objet sera bientôt subtilisé, suscitant évidemment des convoitises liées à sa valeur. Cette configuration à la Tintin auquel le réalisateur n’a cessé de faire des allusions tout au long de son oeuvre (dans L’Homme de Rio, particulièrement) permet d’organiser une succession de péripéties conformes à l’orthodoxie des films du metteur en scène : mêlés à un meurtre qu’ils n’ont pas commis, l’universitaire et l’archéologue devront se tirer de ce mauvais pas et prouver leur innocence, tout en recherchant l’objet sacré.
Ici, la réalisation confond vitesse et précipitation, la frénésie prenant le pas sur le mouvement rationnellement engendré par les circonstances. On incriminera en particulier Francis Perrin qui surjoue son personnage de Charles-Hubert Pochet en amplifiant la douleur, la joie, la maladresse (le bégaiement deviendra un tic plus qu’une marque de fabrique), prenant, dans la première partie de l’histoire, une place tellement gênante que le couple Tanquerelle/Lemercier semble le regarder avec le même embarras que le spectateur. Comme Catherine Alric essaie de soutenir le tempo de son partenaire, le film en est considérablement entravé, se perd aussi dans des scènes trop longues et bavardes, qui ralentissent le rythme.
Bref, Philippe de Broca a perdu la légèreté et la grâce qui caractérisaient ses grands succès des années 60. Manque d’inspiration, sans doute. Les comédiens font ce qu’ils peuvent pour animer un trop mince scénario, mais ils semblent s’agiter de manière mécanique sur les toits, sur la mer, sur la route. Même les scènes de poursuite ou de fuite semblent impactées par ce jeu globalement survolté. Tout cela finit par lasser, donne surtout l’impression que l’on cherche à compenser les véritables faiblesses d’écriture de ce divertissement décevant. Mais la Grèce est belle et ce long métrage en est le meilleur dépliant touristique.
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