Olga - Elie Grappe - critique

Critique : Un soir où la mère va récupérer sa fille, sa voiture est volontairement bousculée par une autre. Elle décide alors d’envoyer Olga en Suisse pour poursuivre son entraînement et y intégrer l’équipe nationale. En effet, son père étant suisse, elle possède la double nationalité.

Ce long métrage, qui se déroule au tout début de la révolution ukrainienne (les événements d’Euromaïdan), tourné peu de temps avant l’invasion récente de l’Ukraine par la Russie, prend évidemment aujourd’hui une toute autre signification.
Les événements qui se déroulent à Kiev, sont à suivre de loin, comme son héroïne. On a l’impression d’assister à une sorte de répétition antérieure de près de dix ans à ce qui ce passe cette année en beaucoup plus grave.
Le jeune Olga, éloignée pour être protégée, a bien du mal à se concentrer totalement sur les exigences de son sport. Ou alors elle s’y donne avec des excès réprouvés par son entraîneur, car cela est dangereux à terme pour sa santé. Le cinéaste a eu la bonne idée de confier les rôles principaux des sportives à de vraies gymnastes, ce qui crédibilise d’autant plus son propos : les séances d’entraînement sont vraiment spectaculaires.
La jeune athlète, coupée de son univers, a bien du mal à s’intégrer dans ce pays bien différent, et pas seulement par la langue, se trouvant confrontée à des personnes peu sensibles au drame vécu en Ukraine. Sa visite à la famille de son père en est un parfait exemple.

La mise en scène, sobre, qui ne donne pas de leçon, n’en délivre pas moins un message politique, que l’actualité récente rend d’autant plus puissant.