Obama religolo ?

Quoi de mieux, pour vous souhaiter la bonne année, que l’investiture d’Obama à la présidence américaine ? Un futur président religolo. On le lui souhaite.

Alors que le revirement à droite de Marin Karmitz - ancienne figure de gauche et accessoirement, puisque c’est d’actualité, producteur du sympathique Diamant 13, devenu il y a quelques jours, pour faire plaisir à Sarko, animateur d’un Conseil pour la création artistique -, m’avait plus ou moins inspiré un édito, je choisis finalement de me laisser entraîner par l’Obama-mania qui a envahi le monde.
Plus que le discours d’investiture du président, c’est l’intervention ubuesque de Doc Gynéco sur le plateau de Karl Zéro - BFM TV, la première chaîne d’info, vous connaissez ? C’est bien, c’est que vous n’êtes plus rivés sur TF1 -, qui m’a motivé dans ce changement de dernière minute. Changement, changement... quoique, le Doc du triangle des Bermudes est également un grand pote de notre président, qui lui-même considère Obama comme son pote. Le monde est finalement assez petit : on est face à une vraie bande de potes, digne d’une bonne tablée aux Restos du cœur ! Mais trêve de plaisanterie, l’événement Obama est quand même d’une autre ampleur que les réflexions légères du chanteur abandonné. C’est également plus festif, plus prometteur et surtout plus cohérent, dans le sens où le président démocrate est appelé à repousser les limites de son parti à gauche, sans trahir ses engagements (enfin ça, il devra le prouver).
Cette révolution politique américaine et mondiale, mettant un terme salvateur à l’aveuglement ethnocentrique de son prédécesseur, intervient à l’issue de la Guerre politico-religieuse, tout à fait discutable, des 22 Jours à Gaza et colle à la sortie du brulot athée Religolo, courageusement sorti dans quelques salles françaises ce mercredi. Un petit documentaire, a priori, qui pourtant délivre un message anti-religion puissant et virulent, qu’on n’imaginait même plus pouvoir s’exprimer aux USA. Les trublions de l’humour acerbe, Larry Charles, le réalisateur de Borat et le comique américain Bill Maher qui, dans leur docu, passent le gros de leur temps à interroger l’Américain moyen sur sa foi, avaient-ils vu venir le vent nouveau souffler sur les USA ? Et même si, l’avènement Obama s’est fait à grand renfort de pasteurs par-ci, et de déclarations religieuses par-là, l’Amérique va devoir apprendre à se raisonner pour ne plus tomber dans les travers d’une conception bipolaire du monde, construite autour d’un axe du mal primaire.
Bref, cette semaine, avec l’arrivée d’Obama à Washington et la sortie de Religolo (qui n’a toutefois pas fait le consensus dans la rédaction - lire l’article contre ici -, l’espoir est bien là, réel et palpable. Le moment opportun pour vous souhaiter une bonne année 2009 que l’on nous annonce de rigueur et critique. Comme quoi, on ne peut vraiment pas tout avoir.