Le 29 janvier 2018
Sur fond de révolte sociale, Non choisit l’outrance. Et c’est raté.
- Réalisateurs : Enaut Castagnet - Ximun Fuchs
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Aldudarrak Bideo
- Durée : 1h42min
- Date de sortie : 31 janvier 2018
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Résumé : Durant la réforme du Code du travail de 2016 en France, l’usine Radial ferme après un mouvement de grève long et harassant. Jeansé, Juliette, Bruno, Christine et Pierre se retrouvent pour “fêter” entre amis leur prime de licenciement. En rentrant chez lui, Bruno refuse violemment de se soumettre à un contrôle de gendarmerie. NON raconte l’itinéraire d’une colère lointaine, furieuse et virale. La bande de copains va partir en orbite pour garder ce qui leur reste d’humanité.
Les premières minutes du film, déclinées en un long plan-séquence, laissent
augurer un documentaire, sur fond de licenciements économiques. Des salariés en colère se sont regroupés aux abords de l’usine, un feu brûle, alimenté par des combustibles divers, la CGT a déployé ses banderoles. Le petit théâtre de la revendication est planté, la mise en scène l’hyperbolise d’une manière maladroite.
Puis le film bifurque, resserrant son propos sur Bruno, une victime du plan social : arrêté pour un excès de vitesse et plutôt alcoolisé, il provoque la maréchaussée et finit par agresser une femme gendarme, sous les yeux de son épouse et de ses enfants. A partir de là, l’oeuvre s’embarque sur des chemins chaotiques, multipliant des scènes outrancières qui voudraient serpenter entre Blier et Beckett : mais il ne suffit pas de faire apparaître un SDF dans une poubelle pour ressusciter le théâtre de l’absurde, d’autant que les dialogues n’ont pas assez de consistance, pour servir des scènes faussement décalées : ou si décalage il y a, il procède évidemment d’un comique involontaire, dont les scénaristes sont largement responsables, surtout lorsqu’ils se hasardent à prêter des propos oiseux aux protagonistes, à l’image de cette mère consolatrice, sur un lit d’hôpital : parlant à son chenapan de fils, elle ne trouvera rien de mieux que d’invoquer l’imperfection des poules, avant de rappeler sincèrement que son rejeton n’en est pas une. Certes.
Filmé à la diable, comme écrit au fil de la plume, ce semblant de road-movie s’échoue logiquement dans un dénouement grotesque et sanguinolent, saisi au ralenti. Inutile de préciser que le sous-bassement revendicatif du propos sort laminé de cette bouillie d’images.
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