Tuck, tuck, mais qui est là ?
Le 26 janvier 2009
Du trash 100% cul, d’un mauvais goût jubilatoire. Le vaudeville gore et sexe sur la chirurgie esthétique n’est jamais allé aussi loin. La télévision américaine non plus.
- Acteurs : Julian McMahon, Joely Richardson, Kelly Carlson, Dylan Walsh
- Genre : Comédie dramatique, Érotique, LGBTQIA+, Série télé
- Nationalité : Américain
- : Warner Home Video
- Plus d'informations : Le site de la série
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– Durée : 600mn
Du trash 100% cul, d’un mauvais goût jubilatoire. Le vaudeville gore et sexe sur la chirurgie esthétique n’est jamais allé aussi loin. La télévision américaine non plus.
L’argument : Los Angeles, la Cité des anges. La ville du nouveau départ pour les deux chirurgiens Sean McNamara et Christian Troy, qui pour attirer de nouveaux clients, vont devoir jouer aux jeu brûlant de la célébrité.
Notre avis Janvier 2009. La cinquième saison de Nip Tuck déboule enfin en France en DVD alors que les Américains s’apprêtent ce mois-ci à découvrir une sixième fournée d’épisodes. Un petit décalage pour une série controversée qui n’a jamais fait dans la dentelle et dont le retour français se fait sous de mauvais auspices (la grève des scénaristes l’a frappée de plein fouet et la lassitude des téléspectateurs américains lui a conféré un bien mauvais buzz).
Pourtant, ce dernier coffret commercialisé par Warner n’en demeure pas moins jubilatoire pour peu que l’on soit prêt à prendre des kilomètres de recul face à la bêtise crasse d’un scénario accumulatif, digérable qu’au dernier degré. Désormais, pour redonner un coup de fouet à la série, les scénaristes n’ont rien trouver de mieux que d’envoyer les chirurgiens Mcnamara / Troy à Los Angeles pour y faire peau neuve. Bien sûr, très vite, c’est toute la famille zarbie qui rapplique avec ses soucis (l’enfer des drogues et du porno pour le fiston ; les tourments lesbiens pour l’ancienne femme qui se demande cependant si elle n’est toujours pas amoureuse du meilleur ami de son ex...), alors que la faune hollywoodienne s’avère encore plus tordue et perverse qu’en Floride.
Evidemment pas besoin d’être devin pour deviner que malgré le cadre de la côte ouest (plutôt absent par ailleurs, où sont les extérieurs ?), rien n’a vraiment changé, surtout pas la personnalité tortueuse et négative des protagonistes. Les deux chirurgiens qui regardent de haut la folie de leurs clients sont tout aussi tordus et imbus de leur personne, et la saison entière s’exerce à exploiter sans scrupules leurs perversions et celle de leur entourage, sous fond de vulgarité excessive et gratuite. Cependant, face à ce microcosme de superficialité (Sean et Christian, parallèlement à leur business deviennent acteurs de soap et de TV réalité !!!), le plaisir coupable du spectateur, lui, demeure intact. Avec un peu plus de rythme et de panache, moins de digressions familiales, la saison 5 fait de son possible pour contrer son intrinsèque vacuité. Elle joue à fond la carte de la provocation sordide, transformant les tabous en éléments comiques, et surtout s’évertue à ne pas trop faire traîner les intrigues superflues, ce qui est essentiel à la télévision. Les personnages apparaissent et disparaissent sans laisser la moindre trace, mais qu’importe ce défaut d’écriture qui a toujours été celui de la série, le plaisir de la subversion demeure alors qu’au détour d’un zoo humain, l’on croise un agent artistique psychopathe (interprétée par Sharon Gless, la Debbie de Queer as folk), une belle-fille diabolique (et surtout putain !), une maîtresse dominatrice cruelle, une retraitée nymphomane, une sœur incestueuse...
Au final, avec style, charme et une bonne dose de pathologie narcissique, Nip/Tuck saison 5, la série qui se languit de votre haine, parvient de nouveau à ses fins. Elle se regarde avec consternation et fascination tout en laissant dans la bouche le goût amer du plaisir inavouable.
Le DVD
Un coffret relativement soigné, mais toujours en panne de bonus.
Les suppléments
A part une featurette promo de moins de 10 minutes (Hollywood hedonism dans laquelle scénaristes et comédiens reviennent sur le virement hollywoodien de la série), un bêtisier de 3’25 à base d’éclats de rire lourds et une scène supplémentaire, l’édition manque cruellement de substance. Pourquoi ne pas y avoir inclus un making-of, un commentaire audio, des modules sur les différents personnages, un document reliant cette saison aux autres ? Bref, on est, comme toujours, déçu par les à-côtés.
Image & son
L’édition bénéficie d’une image relativement sophistiquée mettant en avant les couleurs et contrastes esthétisants de la série. Malgré tout un certain grain demeure ; une constante pour ce feuilleton, qui, en 5 saisons, n’a jamais été immaculée.
Au niveau du son, la piste originale est proposée dans un 5.1 léger qui spatialise difficilement les rares effets sonores. La piste V.F. Dolby Surround donne un peu plus de punch aux dialogues, au détriment de l’ambiance.
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