Delicatessen
Le 28 octobre 2005
Nip/Tuck franchit le cap périlleux de l’âge adulte. Forte d’une nouvelle maturité, la série en devient encore plus captivante.
- Acteur : Julian McMahon
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Warner Home Video
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– Durée : 12h18mn
Retour en force de Nip/Tuck qui, pour cette deuxième saison, franchit le cap périlleux de l’âge adulte. Forte d’une nouvelle maturité, la série en devient encore plus captivante.
L’argument : Les chirurgiens Troy et McNamara poursuivent leur recherche au scalpel de la perfection plastique. Professionnellement, ils sont au sommet de leur art ; personnellement, le déclin est proche avec des trahisons, des révélations, et des séparations qui semblent du coup inéluctables.
Notre avis : "Dites-moi ce que vous n’aimez pas chez vous" ? On devrait retourner cette fameuse phrase d’introduction aux principaux intéressés. Au regard de cette deuxième saison, leurs réponses seraient éloquentes. Et c’est l’excellente surprise de cette nouvelle cuvée de Nip/Tuck ; les scénaristes ne sont pas privés pour imaginer moult coups de théâtre et maintenir de fait une tension jouissive. Désormais, les rapports amicaux, professionnels et amoureux vacillent aussi facilement que les scalpels tranchent les chairs. Cet apport n’est pas négligeable, puisque la série gagne indubitablement en nervosité, grosse lacune, en son temps, de la première saison. Et ce n’est pas tout. les scénarios recèlent une authenticité psychologique qui faisait gravement défaut aux précédentes histoires. Finis effectivement les personnages peu crédibles comme le caïd de la drogue (sur)tatoué ; ils sont ancrés maintenant dans une réalité qui nous parlent plus facile, dont on se sent nettement plus proche (même si le soleil de Floride laisse un peu rêveur).
Le résultat est remarqué dès les premiers épisodes ; on rentre immédiatement dans les déboires entrecroisés de chacun, et surtout on y croit avec sincérité et compassion. Préservant sa superficialité dans sa forme (réalisation et éclairage luxueux), Nip/Tuck a su faire évoluer le fond, insufflant une maturité salvatrice. Même Christian Troy, salopard en chef, nous arracherait une larme de pitié. Après avoir corrigé la laideur de leurs clientes, les deux chirurgiens se penchent à leur tour sur un miroir pour gratter là où ça fait mal. Et la douleur va s’avérer très vive. Avec la liberté d’exploration d’un personnage que peut s’octroyer une série, Nip/Tuck se laisse aller au gré des conflits des siens, assumant une étonnante prise de risques. Les portraits sont fouillés, riches et complexes à souhait. Le formatage antérieur (bimbo, opération, galipettes, condamnation morale) n’est plus qu’un lointain souvenir ; les souffrances sont ici profondes à l’image de Sean McNamara qui subit une véritable parcours du combattant psychologique.
Nip/Tuck perd en frivolité et s’assume enfin en tant que série adulte sur un univers de névrosés pathologiques infantiles. Les corps sont beaux à l’inverse des âmes dangeureusement heurtées... On ne tarira pas non plus d’éloges sur les acteurs, magnifiques dans ce difficile registre de la faiblesse d’âme. Julian McMahon et Dylan Walsh rivalisent d’audace de jeu, tandis que John Hensley, à chacune de ses apparitions, vole la vedette à ses partenaires. Nos seules réserves concernent Joely Richardson qui en fait toujours des tonnes au risque de sombrer dans le pathos le plus agaçant (yeux révulsés et voix chevrotante pour un rien). Qu’importe, Nip/Tuck est une série encore en plein devenir, qui se cherche toujours, et dont l’aboutissement donnera sûrement lieu à un grand chapitre de la télévision américaine.
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Grosse déception de ce côté avec la seule présence de scènes coupées pour dix épisodes sur seize. Pis encore, un documentaire d’une dizaine de minutes intitulé Trois femmes et un homme se penche sur les relations superficielles qu’entretient le personnage Christian Troy avec Gina (la nympho hystérique), Kimber (le top model cracké) et Madame Grubman (la vieille cinglée des opérations esthétiques). Curieux qu’il n’intègre pas dans sa démonstration la seule femme qui compte vraiment dans le cœur du chirurgien...
Image & son : La perfection est au rendez-vous concernant les spécificités techniques de ce coffret. Master léché avec une image d’une rare précision et un sens du détail qui vous fera savourer les nombreux gros plans durant les opérations gore. Excellence au niveau du son également avec un détachement très net entre les dialogues et l’ambiance sonore.
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