Et après ?
Le 8 février 2011
Un nanar aberrant et involontairement drôle qui ruine tout de même une nouvelle de Philip K. Dick.

- Réalisateur : Lee Tamahori
- Acteurs : Julianne Moore, Nicolas Cage, Jessica Biel
- Genre : Science-fiction
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 25 avril 2007

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– Durée : 1h36mn
– Adapté de la nouvelle de Philip K. Dick, L’homme doré
Nicolas Cage voit deux minutes du futur et Tamahori filme 20 ans en arrière. Un nanar aberrant et involontairement drôle qui ruine tout de même une nouvelle de Philip K. Dick.
L’argument : Cris Johnson "Frank Cadillac" est le seul homme sur terre capable de visualiser deux minutes de son futur et de changer le cours des événements. Il n’hésite pas à utiliser son pouvoir extrasensoriel en se faisant passer pour magicien ou médium dans un hôtel minable de Las Vegas pour arrondir ses fins de mois.
Alors que la sécurité des hôtels commence à soupçonner ses méthodes, l’agent du FBI Callie Ferris sait qu’il représente son unique chance d’empêcher une attaque terroriste imminente.
Très vite, Cris se retrouve devant un choix cornélien : sauver celle qu’il aime... ou le reste du monde. Sa réponse est quelque part... dans le futur proche.
Notre avis : Que le nouveau film de Lee Tamahori soit un nanar absolu, c’est un fait indéniable que personne ne peut remettre en question (sauf les gens qui ne vont au cinéma que quand il pleut bien entendu). Mais c’est un nanar fascinant dans le sens où il semble être complètement à côté de la plaque. Première aberration : le scénario est une adaptation d’une nouvelle du génial Philip K. Dick qui se déroule dans le futur. Or le film est totalement engoncé dans une esthétique typique de la fin des années 80 (nous parlons des films américains bien sûr). Il y avait belle lurette que l’on n’avait pas vu une histoire se terminer dans un hangar désaffecté par exemple ! La musique obsolète s’aligne d’ailleurs parfaitement sur cet aspect désuet. Quant à cette histoire de menace nucléaire imminente, Tamahori a beau la tempérer avec un clin d’œil au Dr Folamour de Kubrick, elle n’en reste pas moins stupide et inintéressante. Les méchants sont toujours aussi caricaturaux, sauf qu’au lieu d’être russes, ils sont désormais français pour cause de non-engagement dans le conflit irakien sans doute(!)
Tout cela paraît si consternant que l’on finit par en rire férocement. Le jeu de Nicolas Cage est un sommet comique rarement atteint (involontairement ou non d’ailleurs). Il n’a jamais été aussi lourdaud et inexpressif. Un vrai régal ! Julianne Moore est magnifique (que ceux qui pensent le contraire soient brûlés sur le champ) mais sa présence dans ce désastre est plus qu’incongrue. Jessica Biel est une lolita honteusement trop jeune pour Cage (encore une référence à Kubrick ?). Et l’immense Peter Falk n’est employé à rien faire, un comble pour cet acteur de génie, pilier de l’œuvre de Cassavetes (avec Gena Rowlands et Ben Gazzara).
L’aspect ludique promis par le synopsis est quasiment inexistant. Seule la scène de drague répétée plusieurs fois jusqu’à ce que Cage trouve la bonne formule est amusante mais elle est pompée sur une scène d’Un jour sans fin d’Harold Ramis. Pas de chance.
Finalement, après s’être amusé de la triste inconsistance de ce film, on se souvient soudain qu’il s’agit d’une adaptation de Dick et qu’elle est bêtement gâchée. Cela en fait une de moins à piocher dans cette œuvre foisonnante qui nourrit avec bonheur le cinéma depuis bientôt 30 ans. Et là, on n’a plus du tout envie de rire...