Nos repères de la rentrée littéraire
Le 15 septembre 2019
Roman d’exil et de d’espoir, Nafar est celui qui n’existe pas, un étranger, un sans-droit. Ni ici chez lui, ni là-bas, Nafar est un mouvement, un migrant. Premier roman bouleversant, éternellement entre deux rives, Nafar est sur celle du fleuve Meriç qui sépare l’Europe de l’Orient, entre désir de départ et peur de l’avenir.
- Auteur : Mathilde Chapuis
- Editeur : Liana Levi
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 22 août 2019
- Plus d'informations : Le site officiel
- Festival : Rentrée littéraire 2019
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Copyright Liana Levi, 2019
Résumé :
Une nuit d’octobre, c’est sur la rive turque du Meriç, le fleuve-frontière qui sépare l’Orient de l’Europe, qu’une mystérieuse narratrice arrête son regard. Et plus précisément sur l’homme épuisé qui, dans les buissons de ronces, se cache des soldats chargés d’empêcher les clandestins de passer du côté grec. Car celui qui s’apprête à franchir le Meriç est un nafar : un sans-droit, un migrant. Retraçant pas à pas sa périlleuse traversée, la narratrice émaille son récit d’échappées sur cette région meurtrie par l’Histoire et sur le quotidien de tous les Syriens qui, comme l’homme à la veste bleue se préparant à plonger, cherchent coûte que coûte un avenir meilleur loin de la dictature de Bachar al-Assad. Elle est celle qui témoigne des combines et des faux départs, imagine ce qu’on lui tait, partage les doutes et les espoirs.
Notre avis :
C’est une étendue d’eau fragile et puissante, « rivière-frontière, rivière-geôlière », le Meriç qui sépare la Turquie de la Grèce, entre un Orient perpétuellement agité, et une Europe de réputation apaisée et synonyme de liberté. C’est un homme seul qui se trouve devant ce fleuve-barrage. De lui, on ne connaîtra jamais le nom, seulement ses intentions : fuir la dictature qui ravage son pays, la Syrie. Parti sans destination prévue, c’est un exil désespéré qui le mène, un peu par hasard et beaucoup par nécessité, jusqu’à cette rivière sauvage et menaçante, car ultra-surveillée. Ce n’est pas le risque de mourir qui l’effraie, mais celui de se faire attraper.
C’est une femme qui nous narre son périple, devant ce fleuve miroir du destin. On ne connaîtra que peu à peu ses liens avec l’homme en danger, par lesquels Mathilde Chapuis tisse un récit subtil et touchant, « au plus près des obsessions de ceux qui n’ont d’autre choix que l’exil ». À la confluence des civilisations, son roman prend un tour géopolitique et humain bouleversant.
« Dans nafar, j’entends effort. J’entends départ, j’entends hagard et blafard, j’entends rafale et rafler, érafler. J’entends noir, j’entends Na ! et fort, j’entends naïf, phare et far west. Dans nafar, il y a le héros et l’héroïne, il y a le sacrifice et la peine, il y a la frousse et l’ardeur. C’est le souffle du vent, c’est l’élan continu. C’est aussi l’empreinte de dents serrées sur le cours de l’Histoire. C’est le prix de la lutte. »
Nafar, symbole des opprimés en quête de liberté, agite un drapeau de paix sur un sujet brûlant d’actualité. Un premier roman sensible et convaincant.
Mathilde Chapuis - Nafar
Liana Levi
151 pages
21.0 x 14.3 x 1.1 cm
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