Le mélo pour tous
Le 3 novembre 2024
Ce drame de l’intolérance n’échappe pas à l’académisme mais séduit pas son propos humaniste. Une curiosité.
- Réalisateur : Travis Fine
- Acteurs : Alan Cumming, Gregg Henry, Jamie Anne Allman, Garret Dillahunt, Frances Fisher, Isaac Leyva, Alan Rachins
- Genre : Drame, Mélodrame, LGBTQIA+
- Distributeur : Septième Factory
- Durée : 1h28mn
- Titre original : Any Day Now
- Date de sortie : 7 janvier 2015
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– Année de production : 2012
Résumé : En Californie, au début des années 80, Paul et Rudy débutent une relation amoureuse, quand le destin met sur leur chemin Marco, un enfant handicapé, malmené par sa mère toxicomane. Alors qu’elle est incarcérée, elle confie à Rudy et Paul la garde de son fils, qui va enfin trouver un foyer stable avec « ses deux papas ». Mais lorsque qu’on découvre que Rudy et Paul sont homosexuels, la société s’acharne contre eux pour leur retirer la garde de Marco. Ils vont combattre une justice qui a des préjugés sur leur mode de vie, dans l’espoir de continuer à élever cet enfant.
Critique : Voilà un film que l’on aurait aimé défendre sans réserves, tant cette histoire est touchante sur le papier et son message de tolérance salutaire, surtout dans un contexte de résurgence d’une homophobie ambiante. Les Boutin, La Rochère et autres excités de la Manif pour tous seront sans doute les seuls à ne pas verser leur larmichette face aux déboires de ces deux papas poules attendris par un pré-ado handicapé. Le récit est simple, limpide, efficace, et il faut souligner la performance dramatique d’Alan Cumming, dont les talents de chanteur contribuent en outre à l’impact émotionnel du film. Il y a dix ans encore, une telle œuvre aurait semblé enfoncer des portes ouvertes, avec sa peinture de juges d’instruction étriqués (Frances Fisher), de notables conservateurs (Gregg Henry) ou de beaufs attardés, opposés au monde de la fête et de la tendresse.
- Copyright Septième Factory
Aujourd’hui, on sera plus indulgent, dans la foulée de la portée humaniste de Pride. Si l’on est pourtant de loin d’une telle réussite, la faute en incombe à des clichés de situations et de scénarios que le cinéaste enfile comme des perles, du retour de la mère indigne droguée et vénale aux stéréotypes du film de procès. La musiquette au piano, qui ferait passer Richard Clayderman pour Bach, enrobe le tout dans un sirop qui n’est guère compensé par une mise en scène alternant gros plans larmoyants et champs-contrechamps. On l’aura compris : My Two Daddies n’est pas le mélo du siècle mais constitue malgré tout le produit sympathique d’un certain cinéma militant pour grand public.
– Festival international du Film de Chicago 2012 : Prix du public
– Festival du Film Gay et Lesbien de Long Island 2013 : Prix du public
– Festival du Film de Tribeca : Prix du public
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