Le 4 juin 2023
- Réalisateur : Jacques Rozier
- Voir le dossier : Nécrologie
Cinéaste important de la Nouvelle Vague, Jacques Rozier est l’auteur d’œuvres décalées désormais classiques, comme Adieu Philippine et Du côté d’Orouët.
News : Quand on évoque la Nouvelle Vague, on cite souvent Godard, Truffaut, Chabrol, Demy ou Varda, et un peu moins Jacques Rozier. Pourtant, il fut leur égal, en dépit d’une œuvre peu prolifique. Après des études à l’IDHEC (qui deviendra la Fémis), Jacques Rozier signe des courts métrages et devient assistant réalisateur. Le producteur Georges de Beauregard lui permet de tourner Adieu Philippine (1963) qui devient l’un des films emblématiques de la Nouvelle Vague. Ce récit d’un jeune appelé en partance pour la guerre d’Algérie frappe par son naturel et son épure. Pourtant, Jacques Rozier mettra presque dix ans avant de réaliser son second long métrage, mais se fait remarquer en attendant dans le format court : Paparazzi et Le parti des choses (1964), qui évoquent Brigitte Bardot sur le tournage du Mépris, forment un modèle du genre. Le grand retour du cinéaste a lieu avec Du côté d’Orouët (1971), comédie estivale décalée, interprétée par Bernard Menez. Ce petit bijou, poétique et mélancolique, allie simplicité et sophistication, et dégage un réel parfum de liberté. Claude Berri fait alors appel à Rozier pour une comédie disposant de moyens financiers plus aisés, Les naufragés de l’île de la Tortue (1974), avec Pierre Richard. Moins réussi, le film met deux ans à sortir en salle et ne trouve pas son public. Jacques Rozier travaille alors un peu pour la télévision, peinant toujours à financer ses projets au cinéma. Il y revient avec Maine Océan (1986) que d’aucuns considèrent comme son chef-d’œuvre. Le film, qui se déroule en grande partie dans un train, marque les retrouvailles du réalisateur avec Bernard Menez, ici entouré de Luis Rego et Yves Afonso. Tout l’art du cinéaste apparaît dans ce récit célébrant le bonheur du vivre-ensemble. Le long métrage, qui bénéficie de critiques élogieuses, est récompensé par le Prix Jean-Vigo. Après ce sommet, Jacques Rozier se fait à nouveau discret, cantonné au court métrage et à la vidéo. Son ultime long métrage, Fifi Martingale (2001), n’est même pas distribué en salle. Mais plusieurs hommages lui sont rendus, dont une rétrospective de son œuvre à la Cinémathèque française en novembre 2021. Jacques Rozier est décédé le 2 juin 2023 à l’âge de 96 ans.
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