Moro no Brasil

Un documentaire un peu brouillon qui tire mal parti d’un matériau riche : le Brésil et la musique.

"Moro no Brasil" (je vis au Brésil) est le titre d’une chanson, ce qui rassurera le spectateur qui, l’espace du prologue, peut être pris d’inquiétude à l’idée de suivre l’acclimatation de ce réalisateur finlandais à la vie brésilienne. Car Mika Kaurismäki [1] introduit fort curieusement son documentaire à la façon d’une autobiographie, ce qui n’a aucun intérêt pour nous, et réduit considérablement la portée de son travail, à savoir une assez bonne enquête sur les racines musicales du Brésil.

Certes, le réalisateur a opéré des choix, dont la pertinence échappe parfois (ni bon musicien, ni bon chanteur, que fait telle ou telle figure dans le tableau de chasse ?) mais l’ensemble offre un voyage sympathique à travers le Pernambuco, Bahia et Rio de Janeiro, à la découverte de différents styles musicaux : le coco, le forro, le maracatu ou la samba. Le propos, même s’il est alternativement plat ou démago, rend également compte de la diversité des Brésiliens : Indiens, Africains, Portugais, ont conservé quelque chose de leur culture propre. Malheureusement, le réalisateur se garde bien de montrer la ségrégation, même musicale. Mika Kaurismäki reste un touriste.

Enfin, si ce sous-Buena Vista Social Club présente peu d’intérêt du point de vue de l’image (au point parfois de s’interroger sur la carrière de réalisateur de Mika Kaurismäki), il constitue quand même un kaléidoscope intéressant.