Marie, Jésus et l’Estaque
Le 23 juin 2008
Noir et lucide, un film ambitieux dans lequel Guédiguian peine à trouver ses marques.
- Réalisateur : Robert Guédiguian
- Acteurs : Jean-Pierre Darroussin, Ariane Ascaride
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
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– Durée : 1h48mn
Noir et lucide, un film ambitieux dans lequel Guédiguian peine à trouver ses marques.
L’argument : Natacha s’imagine en Vierge Marie portant Jésus dans son ventre, sur les quais désaffectés de Marseille. Son Joseph, c’est Jérémie, son amour de jeunesse et de toujours. Jérémie, qu’elle n’a pas revu depuis de nombreuses années, parcourt le monde, tandis que Natacha est restée médecin de quartier. Jérémie se tient près d’elle, mais elle n’en sait rien. Elle ne sait plus rien, Natacha. Un jour, son père l’a trouvée comme ça, inerte, muette : “sidération psychique” disent les professeurs. Jérémie s’installe chez Natacha. Les souvenirs affluent : ils avaient quatorze ans et se sont aimés. Aujourd’hui, Jérémie est de retour et ne sait pas encore qu’il va rester. Son enquête pour découvrir ce qui est arrivé à Natacha va lui faire rencontrer les personnes qu’elle côtoyait, aimer les gens qu’elle aimait, soigner les malades qu’elle soignait...
Notre avis : Mêler le conte religieux à la vie réelle, tel est le parti pris osé de Robert Guédiguian qui signe une nouvelle fiction avec sa même bande d’acteurs avé l’accent. En dépit d’un début imprécateur, presque désagréable, où les personnages se baladent dans le mental de Natacha (Ariane Ascaride) et rejouent la Bible, on s’adapte assez rapidement à ces allées et venues entre réel et onirisme, sans pour autant trouver le processus adéquat.
Ce n’est néanmoins pas ici que réside l’intérêt du dernier Guédiguian. Plutôt dans un récit qui se teinte d’une noirceur et d’une lucidité insoupçonnées chez un réalisateur d’ordinaire si optimiste. Ce drame sociétal force la sympathie non pas en alignant les jeux de mots pagnolesques mais en ne cédant ni à l’angélisme ni aux facilités. L’utopie laissant place à la désillusion. Accessoirement, le film est traversé par une excellente bande-son, composée de chants orientaux et africains mêlés à des standards (Indochine, John Miles, Black) que tout le monde connaît et qui évoquent des souvenirs propres à chacun. Car, oui, Mon père est ingénieur est aussi un film sur le souvenir, la mémoire, la renaissance, doublé d’une histoire d’amour qui ne s’est jamais finie.
On peut trouver le propos très ambitieux, sincère, pour ne pas dire extrêmement maladroit. Mais le message passe et les portraits de cette communauté engluée dans sa médiocrité et de cette femme en butte à la connerie humaine sont malgré tout assez touchants.
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