Le 3 septembre 2020
Un téléfilm à la fois tendre et ironique sur une page de l’histoire du communisme. Dommage que la mise en scène soit si convenue.
- Réalisateur : Georgis Agathonikiadis
- Acteurs : Ondrej Vetchý, Miroslav Donutil, Dana Cerna, Veronika Freimanová
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Tchèque
- Durée : 1h30min
- Date télé : 3 septembre 2020 13:35
- Chaîne : Arte
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Résumé : Militant de gauche grec et réfugié politique, Archimède débarque en 1949 à Brno, en République tchèque. A la recherche d’un monde meilleur, il est convaincu de trouver dans ce pays communiste la justice sociale à laquelle il aspire. Après avoir retrouvé son neveu, Aris, qui était placé dans un foyer, il s’installe avec lui et Pénélope, la femme dont il vient de tomber amoureux. Mais la parenthèse enchantée ne dure qu’un temps.
Critique : Nous sommes en 1949. Trois cents partisans grecs sont contraints de quitter leur pays natal après la défaite des communistes. La Tchécoslovaquie sera, croient-ils, leur nouvel Eldorado. Mais la commune de Brno n’avait pas prévu un tel afflux et décide d’installer les nouveaux venus dans une villa, où logent les filles d’un bordel, qui habiteront provisoirement au rez-de-chaussée. Dès le début, les intentions de ce téléfilm sont ironiques, d’autant que les injonctions des autorités (pas de contacts entre les jeunes femmes et les migrants) ne vont évidemment pas être respectées : "elles célèbrent le socialisme avec les camarades", répond, faussement ingénue, la tenancière du lupanar aux hommes en uniforme qui, voyant la communauté élargie, s’étonnent d’une telle ambiance de fraternisation.
Mon oncle Archimède évoque la grande Histoire, revisitée avec quelques sarcasmes attendus (contre la xénophobie de certains autochtones, contre le stakhanovisme appliqué à une collecte... de plumes). Le téléfilm est traversé par des moments burlesques (l’imitation d’une poule par Pénélope, dans un magasin, les quiproquos absurdes induits par une langue mal maîtrisée), parsemé de scènes plus dramatiques aussi, qui évoquent notamment les enfants placés dans des foyers, durant la guerre civile grecque, ou la paranoïa généralisée d’un système qui n’envisage que des citoyens coupables. Parallèlement, le récit se concentre sur la relation amoureuse entre Archimède et Pénélope, l’insertion des protagonistes dans la vie du village, leur apprentissage du tchèque. Au début de l’histoire, la narration en voix off, celle du neveu recueilli par le couple, fournit quelques explications qui paraissent globalement superflues.
A mesure que s’enchaînent les événements, le naïf ouvrier grec découvre l’envers de l’"idéal socialiste", soumis aux injonctions de la dictature stalinienne.
A la fois tendre et humaniste, cette œuvre est toutefois handicapée par une mise en scène très classique, qui manque singulièrement de rythme.
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