Le 26 avril 2021
Kobayashi Issa nous offre un recueil court, riche de pensées et de réflexions, de méditations et de haïkus, tout au long de ce journal de voyage qu’il a tenu pendant l’année 1819.


- Auteur : Issa
- Collection : Picquier Poche
- Editeur : Editions Philippe Picquier
- Genre : poésie
- Nationalité : Française
- Traducteur : Brigitte Allioux
- Date de sortie : 18 mars 2021
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur

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Résumé : "Mon année de printemps" nous amène à parcourir une année, contée par un voyageur au rythme des anecdotes récoltées sur le chemin, des pensées qui le hantent, des rêves de sérénité et surtout des haïkus écrits sur le chemin, par lui ou d’autres poètes.
Critique : Ce journal mélange prose et poésie. Au cours d’une année, où Issa va vivre un drame dur, la perte de sa fille de deux ans, où il parcourt les chemins du Japon, il consigne, comme cela lui est souvent arrivé par le passé, des notes au gré des rencontres et des humeurs. Les références aux fêtes et aux saisons permettent d’établir un calendrier de son trajet. Les quelques noms de lieux nous en donnent la géographie. Qu’il s’agisse de textes parlant de sa fille, de sa mère, de ses rencontres, de légendes entendues sur les routes, ou bien de haïkus tournant autour de ces thèmes, d’événements saisonniers de l’année, Issa Kobayashi écrit, affine son style, et surtout partage le fond de son cœur.
C’est une personne à fleur de peau, parfois fatiguée par la vie, parfois insouciante, qui nous parle. Ou plutôt qui se parle, puisque ses écrits n’étaient pas destinés à être édités.
Le propos dévoile le cœur de la pensée du poète, évoque ses moments de joie et de souffrance.
Cette année de printemps porte en elle les germes de l’espoir et demeure une œuvre totalement personnelle, imbriquée dans la vie de son auteur.
On est touché de découvrir la mort de sa fille, apaisé d’entendre Issa trouver la paix de Bouddha, étonné des contes fantastiques récoltés sur la route, et nostalgique à la lecture de ces vers.
Ce recueil nous parle de lui, certes, mais aussi du monde qui l’entoure. La nature est omniprésente, symbolisant parfois les humains et leurs mauvaises attitudes et à d’autres moments, peignant juste l’esquisse d’une mare, d’un arbre, d’une saison.
Ce livre comporte aussi quelques dessins en noir et blanc, tracés par Kobayashi. Des hommes assis, debout, qui marchent, quelques scènes de vie croquées au hasard du voyage, détachées de tout décor, où les caractères vivent sur des fonds blancs.
Plusieurs notes explicatives se trouvent en fin de volume, sans aucun renvoi au fil du texte, ce qui est dommage et oblige à une lecture rétrospective. Mais une courte biographie du poète nous permet de mieux le comprendre.
Mon année de printemps est un voyage doux-amer, où l’espoir, discret, se mêle à une certaine mélancolie. La solitude d’Issa Kobayashi se ressent au fil des pages, tout comme son talent.
176 pages- 8€