For whom the bells tolls
Le 8 octobre 2013
Un documentaire-vérité populiste sur les bords, dont on se délecte pourtant avec philosophie.
- Réalisateurs : William Spicer - James Moore
- Acteurs : Kate Spicer, Tom Spicer, William Spicer
- Genre : Documentaire, Aventures, Biopic
- Nationalité : Américain, Britannique
- Durée : 1h17mn
- Date de sortie : 9 octobre 2013
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Un documentaire-vérité populiste sur les bords, dont on se délecte pourtant avec philosophie.
L’argument : Lars Ulrich, du groupe Metalllica, est l’un des batteurs les plus connus du monde ; Tom Spicer est atteint du syndrome de l’X fragile, une forme d’autisme aigu, et vit dans un institut spécialisé en Angleterre. Depuis 20 ans, tout ce que Tom veut, c’est rencontrer Lars. Jusqu’au jour où son frère, Will, réalisateur, et sa sœur Kate, journaliste, lui promettent de réaliser son rêve. Mais le rêve tourne vite au cauchemar : les problèmes de Tom et les épreuves à franchir pour atteindre les coulisses du groupe rendent la mission de plus en plus difficile.
Notre avis : Certains d’entre nous savent lire entre les lignes d’une partition l’enchevêtrement de notes qui recèle le secret de mélodies inconnues. Il suffit à quelques personnes de jeter un coup d’œil sur une page noircie par ces hiéroglyphes pour entendre raisonner distinctement les premières harmonies couchées sur papier. Ce n’est pas le cas de Tom Spicer. Le jeune homme est atteint du syndrome de l’X fragile. Proche de l’autisme, cette maladie se caractérise par des difficultés intellectuelles, des mouvements stéréo-typiques et une certaine anxiété sociale. Tom ne fait donc pas partie des personnes qui comprennent la musique au sens le plus strict du terme. Il la ressent.
Chacun appréhende l’art comme il le peut. D’aucuns y voient un divertissement, d’autres une manifestation mystique. Certains y découvrent l’Homme et d’autres encore apprennent à aimer par son biais. Tom Spicer fait partie de ceux-cis. Malgré sa peur des sonorités trop fortes, il s’est épris de l’un des plus grands groupes de heavy metal américain, membre du Big Four of Thrash, le bien-nommé Metallica. Le jeune homme a personnifié son sentiment de plénitude à l’écoute de leurs titres en l’unique personne du batteur : Lars Ulrich. Depuis des années, son souhait se manifeste sous la forme d’une incessante litanie : “I wanna meet Lars, I wanna meet Lars” (“Je veux rencontrer Lars, je veux rencontrer Lars”).
Son frère cinéaste et sa soeur journaliste se sont mis en tête de réaliser son souhait. Dans le style d’un documentaire-vérité, Mission to Lars apparaît comme le compte-rendu d’une aventure improbable initiée par une folle impulsion. On ne saurait être assez gré au long-métrage d’avoir su se départir de l’atmosphère larmoyante qui aurait pu régner en maître incontestable sur un sujet de ce genre. Malgré son côté voyeur, le film s’apprécie plus par son approche discrète du monde technico-commercial de la musique que par sa mise en valeur du syndrome de l’X fragile. Impossible néanmoins de ne pas noter ce soupçon d’auto-dérision qui plane bien souvent sur les productions britanniques assimilables : la série Supersize vs Superskinny par exemple. Moins premier degré que ses consœurs américaines, ces réalisations s’annoncent sans détours populistes. Cela n’empêche pourtant pas le spectateur d’y trouver son compte.
Le vrai défaut de Mission to Lars réside en sa forme vulgaire de film de vacances. Le montage est relativement pauvre, les images d’une qualité douteuse et les prises de vues fortement discutables. Tout cela n’aurait pu être qu’un détail, à la condition express d’avoir un angle auquel se raccrocher. Le long-métrage tâtonne de-ci, de-là, sans réellement comprendre de quel impact il veut se rendre coupable. Mission to Lars dénonce-t-il le faible traitement médiatique du syndrome de l’X fragile ? Met-il en valeur la complexité des relations fraternelles ? Soulève-t-il la question de notre besoin de starification ? Quoi qu’il en soit, il s’avérera toujours plus intéressant qu’une rediffusion avariée d’un vieil épisode de Tellement Vrai. Changez donc de chaîne.
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