Le 11 février 2021
Ce court métrage de fin d’études à la Fémis a été trois fois récompensé au dernier Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand. Un très beau film militant construit sur une séance d’auto-gynécologie et le témoignage d’une jeune femme infiniment touchante.
- Réalisateur : Pauline Pénichout
- Genre : Court métrage
- Nationalité : Français
- Durée : 24'57
- Festival : Festival International du Court-Métrage de Clermont-Ferrand 2021
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Résumé : Dans un squat à Nantes, Mat et ses amies organisent un atelier d’auto-gynécologie pour "se regarder et se connaître soi-même". Portrait vif et intime d’une jeune femme, filmé à travers ses questionnements personnels et collectifs sur le rapport à soi, l’amour, le sexe et les liens qu’ils entretiennent l’un à l’autre.
Critique : A la fin, les confessions de Mat disent tout et notamment le plaisir d’une sexualité où s’épanouit la joie d’expérimenter, déliée des injonctions à la féminité et à la masculinité. La jeune locutrice confesse également de manière très simple ses sentiments amoureux qui, loin de se cristalliser dans un seul individu, assument le bonheur d’exister pour eux-mêmes. On comprend que chevillée à ses affects vitalistes, elle avoue aimer "les gens, les corps, la peau", se définit comme très "tactile", dit que son cœur est "super grand" pour aimer plein de monde, "même sans faire du sexe avec eux". Ce qu’elle commente, c’est ce qu’elle dit avec quelques amies, qui ont entrepris de découvrir leur vagin à travers une séance d’auto-gynécologie, où elles se réapproprient le spéculum, si souvent associé à une forme de domination médicale qui est celle de l’expertise, quand il n’est pas synonyme d’appréhension.
Il en sera d’ailleurs question à travers les propos d’une participante, au cours d’un débriefing où chacune témoigne de son ressenti, élargit le propos à des réflexions qui en disent long sur l’imprégnation de certains stéréotypes sociaux. En fait, il s’agit tout simplement de recouvrer la propriété d’une anatomie confisquée par des clichés issus d’une matrice hétéronormée, comme ce sexe féminin que l’on représente traditionnellement ouvert dans les schémas scientifiques, ou le tracé rectiligne du col de l’utérus, bien loin de la réalité anatomique que les participantes de l’atelier vont explorer. Ce très beau film, qui marche sur les traces de Carole Roussopoulos, a remporté le Grand prix, le prix Etudiant et prix du meilleur documentaire au dernier Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand. Triple récompense trois fois méritée.
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