Le 9 septembre 2015
- Scénariste : Jérôme Félix>
- Dessinateur : Stéphane Louis
- Coloriste : Véra Daviet
- Genre : Romance
- Editeur : Grand Angle
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 1er avril 2015
- Durée : 1
Martin Bonheur porte bien son nom. Dans cette histoire douce avançant au rythme d’un village à la morte saison, le jeune Martin découvre que les décisions les plus simples ne sont pas les plus faciles, mais que celui qui a su tendre la main n’est jamais seul face à ces choix cruciaux.
Résumé :
Martin travaille à la municipalité de Veuls-les-Roses. Il s’occupe de l’entretien des résidences inoccupées les deux tiers de l’année, et apporte aussi son aide aux personnes âgées, habitants permanents de ce village. Cette vie peu trépidante et sans surprise convient bien à Martin, seule ombre au tableau, l’amour – toujours l’amour -. De son côté, Agathe a une vie trépidante l’emmenant de Paris à Milan, qu’irait-elle faire à Veuls-les-Roses ? « Écrire », prétend-elle. Mais de toute façon, qu’y aurait-il d’autre à faire dans ce village perdu ? La réponse apparaîtra plus surprenante que prévue.
Notre avis :
Martin et Agathe vont se rencontrer. Cela, le lecteur averti le devinera facilement. Si les deux jeunes sont les protagonistes de cette histoire, il y a un autre personnage clé dans cette intrigue, représenté par tous les habitants du village mais aussi par les petites gargouilles, sculptures des vieilles maisons. Il s’agit de Veuls-Les-Roses. Le village, en effet, a une âme. Et Jérôme Félix a pris soin de la laisser s’exprimer autant par ses habitants, enfin ceux qui vivent là tout le temps, que par le lieu lui-même.
Ainsi, il y a comme un ange gardien pour celui qui sait se consacrer à la vie de Veuls-les-Roses.
L’intrigue pourrait donc tirer vers le fantastique mais en fait, elle lorgne plutôt du côté du polar. En effet, Martin va se retrouver, indirectement, au cœur d’une enquête policière. Une enquête qui le touche moins qu’elle ne va impacter la pauvre Agathe.
Accident, mort et crime ont aussi trouvé un pied à terre au cœur de ce doux village. Et la douce histoire d’amour qui pointe le bout de son nez tourne au vinaigre à cause de ces drames bien perturbants pour l’ensemble du village.
Mais tout aussi mal que vont nos héros, le bonheur flotte toujours quelque part dans cette histoire. L’angoisse n’est pas invitée à Veuls-Les-Roses, et elle ne tente même pas de s’incruster.
C’est un doux récit - dont l’intrigue policière pourrait même paraître superflue - que nous raconte Félix.
C’est peut-être le seul petit reproche qu’on pourrait formuler à cette histoire. Pourquoi avoir choisi ce côté polar et enquête et pourquoi ne pas avoir opté pour une intrigue fondée sur le village et son histoire, ses habitants. Une intrigue de découverte, de quête dans un lieu paisible où l’aventure pourrait prendre un autre sens que la chasse au trésor ou la résolution d’une enquête criminelle.
Car il faut reconnaître une chose : on se prend vite à aimer déambuler dans ce petit village tout en croisant ses habitants au gré des pages.
D’ailleurs, la conclusion de l’histoire, cette lettre remplie de photos et de dessins, ouvre sur un avenir incertain, certes, mais choisi avec conviction par son auteur, dont nous vous laissons la surprise !
Stéphane Louis donne avec talent corps et âme à ces lieux. Ces personnages tirent vers le réalisme mais gardent une pointe fictive, leurs moues, leurs attitudes sont expressives et leurs sourires communicatifs.
Les décors, eux, donnent l’impression de voir Veuls. On suppose un vrai travail de fond sur ce type de village. Les couleurs sont à l’image de l’histoire, elle pose une teinte douce sur tout ce qui se passe, même les événements les plus durs. Et si le climat semble un peu tristounet, il reflète bien l’ambiance qui s’installe avec cette grisaille au travers de laquelle filtre un peu de joie.
En fait, on sent beaucoup d’amour flottant dans les dessins contenus à l’intérieur de ces cases.
Le découpage mélange cases verticales et horizontales, cassant ainsi la monotonie qui peut régner dans ce type de village. Les auteurs jouent sur cette alternance et la font varier à chaque page, tout en laissant de l’espace pour des dessins en demi-page ou en pleine page.
Le cadrage nous fait glisser des plans larges aux plans serrés, des vues d’ensemble du village et de ses rues au visages de Martin, Agathe et de leur entourage.
Martin bonheur ne vous donnera peut-être pas envie de vous installer dans un village du type de Veuls-Les-Roses, mais nous serions bien étonnés qu’il ne vous fasse pas rêver de vous promener dans ses ruelles.
Feuilletez quelques pages de Martin bonheur en cliquant sur l’image ci-dessous :
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