Critique : Ce roman-poème, c’est une déclaration. Une déclaration d’amour faite à Marie-Lou, une jeune adolescente espiègle dont va tomber amoureuse l’autrice-narratrice, lorsqu’elle fera sa rencontre au lycée.
Alors que Rimbaud commençait son poème "Roman" par le célèbre vers "On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans", Marie Testu fait le choix de le prendre à contre-pied, pour mieux évoquer cet amour naissant et le sérieux avec lequel elle l’a vécu. Il n’est d’ailleurs pas anodin que le premier vers du livre soit :

Tout commence et
Tout finit par
Marie-Lou

Comme si, dès le début, le lecteur était plongé dans cette histoire d’amour qui va occuper la narratrice une bonne partie de son adolescence, figurer ainsi au cœur de l’ouvrage et plus encore de sa vie. L’autrice avoue que son existence commence lorsqu’elle fait la rencontre de cette jeune femme et qu’elle prend fin lorsque cette dernière quittera son lycée. Entre les deux, il y a les sentiments.

Chacune des pages qui composent le roman-poème est une déclaration faite à l’être désiré, puis à un geste, une odeur, une voix. Le choix de ce genre littéraire permet ainsi de magnifier Marie-Lou, en lui insufflant le rôle de muse. De plus, le rythme même du texte, fait de vers très courts, composés parfois d’un seul mot, provoque un effet d’accélération, comme si l’autrice voulait ainsi montrer l’emballement de son rythme cardiaque, quand elle est avec l’aimée. A travers ce livre, tout participe à intégrer le lecteur dans cette valse amoureuse, où chaque minute est comptée, où le temps est fugace. Marie-Lou devient ainsi très vite pour la narratrice l’allégorie du monde, de son monde, car tout ne tourne qu’autour d’elle.
Cet ouvrage est un récit très fort, dans lequel chacun pourra retrouver l’ivresse que représente un premier amour.