Le 13 octobre 2020
Un portrait classique, mais intéressant et précis sur l’auteur de La Servante écarlate.
- Réalisateurs : Peter Raymont - Nancy Lang
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Canadienne
- Date télé : 14 octobre 2020 22:25
- Chaîne : ARTE
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Critique : Rendue mondialement célèbre par son roman La Servante écarlate, Margarett Atwood est l’objet de ce documentaire intéressant, où ce sont d’abord ses qualités d’observatrice qui sont encensées. Un ethos familial, sans doute : son père était entomologiste et l’écrivaine revient sur son enfance au contact de la nature (qu’elle n’a jamais abandonnée), ainsi que sur sa vocation précoce d’auteure (premier roman à sept ans !). Évidemment, il est largement question de l’engagement féministe de l’artiste, qui prend racine dans son rejet du film The Red Shoes, où une jeune ballerine ne peut pas choisir d’investir sa passion, parce qu’elle est soumise à la domination masculine. L’auteur elle-même a vécu ces inégalités, en parle d’une manière à la fois résolue et ironique, dans une certaine tradition de la deuxième génération du féminisme.
© Peter Bregg Photos
A travers la biographie de la documentée, s’égrènent les grandes pages des mouvements contestataires, ceux des années 60 contre la guerre du Vietnam, par exemple, tandis qu’Atwood poursuit de brillantes études à Harvard, tout en manifestant. De ses premiers recueils poétiques jusqu’au triomphe de La Servante écarlate en passant par premier roman engagé La Femme comestible, en 1969 ou Faire surface en 1978, qui lui apportera la célébrité, c’est aussi une vie de mots que raconte ce film classique dans sa forme, mais illuminé par la figure enjouée de l’auteure, qui livre des confidences intéressantes sur sa méthode d’écriture, ses influences littéraires en matière de dystopie (le trio incontournable Huxley, Bradbury, Orwell) pour écrire La Servante écarlate, sur son parti pris factuel qui lui a permis de renouveler le genre à travers ce célèbre texte, et sur quelques-uns de ses combats pour les droits humains et pour l’écologie. Elle donne aussi son point de vue sur l’adaptation cinématographique du récit en 1990 et sur la série en cours, dont elle reconnaît la qualité remarquable. D’autres témoignages d’ami(e)s, de la famille, de son agent, de ses collègues écrivains, de sa biographe, viennent compléter ce portrait sérieux, grâce à un certain nombre d’anecdotes.
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