Le 19 juillet 2024
Une jeune femme enquête sur la disparition de son compagnon. Jean-Luc Godard s’amuse de la culture américaine et égratigne la politique française à la veille de mai 68. Aussi brillant qu’agaçant !
- Réalisateur : Jean-Luc Godard
- Acteurs : Jean-Pierre Léaud, Anna Karina, Marc Dudicourt, Marianne Faithfull, László Szabó, Yves Afonso, Jean-Claude Bouillon
- Genre : Comédie dramatique, Expérimental, Policier
- Durée : 1h30mn
- Date de sortie : 27 janvier 1967
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Nous sommes en 1969 (!) et la journaliste Paula Nelson (Anna Karina) se rend à Atlantic Cité (sic), dans un hôtel, où elle va apprendre la mort de son petit ami.
Critique : Ce film, à la narration pour le moins irrévérencieuse et décousue, est d’abord une critique teintée de fascination qu’exerçait les États-Unis sur la culture française. Au passage, il égratigne aussi la politique française de l’époque et notamment l’affaire Ben Barka. Tous les protagonistes sont affublés de noms de personnalités américaines liées au cinéma, comme l’acteur Richard Widmark (Lásló Szabó), le cinéaste Don Siegel (Jean-Pierre Léaud) ou encore le romancier David Goodis (Yves Afonso, sorte de double de Jean-Paul Belmondo). Le récit laisse entendre que l’action se passe en Amérique alors que les lieux utilisés sont très clairement situés en France : l’hôtel de banlieue, les bistrots, les rues... S’ensuit une pseudo-enquête qui rappelle vaguement la complexité absconse du Grand sommeil de Howard Hawks (1946).
Godard fait du Godard, innove autant qu’il agace. Pour exemple, les propos des personnages, rendus inaudibles par un klaxon intempestif ou le passage d’un train.
Non dénué d’humour, son film n’en dénonce pas moins les travers de la société française à l’aube de mai 68. On peut aussi souligner l’exceptionnel travail effectué sur les couleurs par Raoul Coutard, le directeur de la photo.
Le cinéaste a lui-même qualifié son œuvre de "film po" : politique, poétique... et policier : une déclaration typique du trublion suisse.
Anna Karina, la muse de Godard, intervient pour la dernière fois comme actrice principale du cinéaste (on le retrouvera uniquement dans un sketch qu’il signera tout de suite après pour Le plus vieux métier du monde).
À noter la courte apparition de Marianne Faithfull, qui dans un bar interprète son tube As Tears Go By, réputé être le premier titre écrit par le duo Jagger/Richards.
Copyright Anouchka Films/Rome Paris Films/SEPIC.
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.