Désert affectif
Le 16 août 2014
Une crise existentielle faussement désinvolte et viscéralement mélancolique.


- Réalisateur : Steve Buscemi
- Acteurs : Liv Tyler, Casey Affleck, Mary Kay Place, Seymour Cassel, Kevin Corrigan
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h31mn
- Date de sortie : 16 novembre 2005

L'a vu
Veut le voir
Une crise existentielle faussement désinvolte et viscéralement mélancolique.
L’argument : N’ayant pas réussi à se débrouiller à New York, Jim revient à contrecœur dans l’Indiana rural où il est né. Il retrouve vite ceux qui avaient été les raisons de son départ : une mère aimante mais dominatrice, un père distant et un frère aîné déprimé.
Lorsque ce dernier est victime d’un grave accident de voiture, Jim accepte de travailler dans l’usine de ses parents et de s’occuper de ses deux nièces. Ses obligations et ses angoisses paralysent Jim. Sa vie s’enlise. Seule sa relation avec une infirmière et son jeune fils lui apportent une lueur d’espoir...
Notre avis : Sur un sujet très en vogue en ce moment (la difficulté des jeunes à trouver leur place dans une société morne), Lonesome Jim brosse non sans ironie le portrait d’un individu en proie à une sérieuse crise existentielle qui, comme dans le récent Garden state, pourrait bien être sauvé de son marasme par le miracle de l’amour. Sous des dehors frivoles de comédie US tournée avec trois bouts de ficelle, le film n’en recèle pas moins une vraie cruauté, que ce soit dans les dialogues ou dans certains passages (la remise en question de la mère qui se demande ce qu’elle a loupé dans son éducation pour avoir des enfants aussi tristes).
On retrouve les mêmes qualités et défauts que dans Animal factory, le précédent film de Steve Buscemi, plongée carcérale qui dans ses meilleurs moments évoquait un épisode de la série Oz. On sent un immense amour pour les personnages en même temps qu’une difficulté à maintenir l’argument jusqu’au bout. Heureusement, comme souvent dans les films d’acteurs, l’excellente interprétation (de Casey Affleck, impec en loser paumé à Mary Kay Place en mère touchante) compense les scories. En l’état, et c’est déjà beaucoup, ce joli petit film indépendant totalement fréquentable confirme que Buscemi, en plus d’être un excellent comédien, a plus d’un tour dans sa bobine pour devenir un bon metteur en scène. Son Lonesome Jim est à son image : faussement désinvolte et viscéralement mélancolique.