L’existentialisme est un humanisme
Le 2 mars 2014
Un premier long-métrage languide aux reflets d’attentes existentielles et de bonheurs simples.
- Réalisateur : Macha Ovtchinnikova
- Acteurs : Ophélie Bazillou, Ornella Boulé, Paul Besson
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Durée : 1h20mn
- Date de sortie : 5 février 2014
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Un premier long-métrage languide aux reflets d’attentes existentielles et de bonheurs simples.
L’argument : Le spectateur traverse avec Jeanne les lieux qui ont marqué sa vie, et l’accompagne de sa jeunesse brisée par le terrible accident de son fiancé, à son âge adulte tiraillé par la vie qu’elle partage avec un fou, et à sa vieillesse solitaire. Les personnages qui entourent Jeanne sont des reflets de son propre destin.
Notre avis :Il est d’opinion publique que le film d’auteur français patauge depuis bien des années dans les méandres du maniérisme. Docilement soumis à la dictature démiurgique du système cinématographique, les jeunes auteurs n’ont d’autres choix que de se soumettre à sa toute-puissance dogmatique dans l’espoir d’en poétiser la substance. S’il ne s’y opposent pas avec le désespoir hargneux d’esprits anti-conformistes, ils se voient broyés par ces mêmes décrets qu’ils croyaient défendre.
A la merci de cette machinerie auto-destructrice, Les variations compose timidement un sonnet visuel à l’aridité conceptuelle. Le parti pris radical de narration interpelle ; une jeune femme, face caméra, se raconte en ellipses et contrepoints. Si l’initiative n’est pas sans manquer de charme, l’exercice se révèle des plus périlleux pour une jeune cinéaste inexpérimentée. Tirant profit des maigres ressources à sa disposition, Macha Ovtchinnikova investi donc ses comédiens d’une mission délicate. « L’acteur, comme l’orateur, cherche à convaincre » notait Constantin Stanislavski.
Or, la protagoniste principale Ophélie Bazillou ne se dépêtre de sa tâche qu’avec maladresse et dulcifie l’exercice de style par ses propos languissants. Tant ravissante que bégueule, la jeune femme se confond en minauderies et entache un texte pourtant réfléchi.
Vacillant au rythme des spasmes de la flamme de l’imagination, Les variations convulse en ombres et lumières. Malgré une mise-en-scène hasardeuse, la cinéaste Macha Ovtchinnikova consacre l’importance de la mémoire à travers une brochure visuelle aux enluminures rosées. Le soin apporté à l’épure des cadres, la photographie ouatée, le contraste pendulaire entre époques modernes et contemporaines, font des Variations une fleur fragile mais vivace. Si le premier hiver n’en balaie pas les bourgeons, les nuances de ses pétales devraient s’approfondir avec la maîtrise que confèrent les années.
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