Naissance d’un maître
Le 14 avril 2012
Le 17 avril, Opening ressort les trois premiers films de Roman Polanski en haute définition, dont deux en Blu-Ray. Un essentiel pour les fans du maître polonais, et pour tous les autres.
- Réalisateur : Roman Polanski
- Editeur vidéo : Opening
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Le 17 avril, Opening ressort les trois premiers films de Roman Polanski en haute définition, dont deux en Blu-Ray. Un essentiel pour les fans du maître polonais, et pour tous les autres.
Quelques jours après la sortie de Carnage, le dernier né de Roman Polanski, l’éditeur Opening en remet une couche avec un joli sens de l’à propos. Allant piocher à l’autre extrémité d’une filmographie aussi riche qu’éclectique, ce sont les trois premiers long-métrages du réalisateur polonais qui nous sont proposés en haute définition, à partir du 17 avril : Le Couteau dans l’eau (1962), Répulsion (1965) et Cul-de-sac (1966). Toutes les obsessions du cinéaste sont déjà là, encore exacerbées par la liberté de sa prime jeunesse cinématographique. Tourné en Pologne avec des comédiens du cru, Le couteau... met en scène une sorte de huis-clos à ciel ouvert sur un bateau, entre un couple et un jeune intrus qui va faire vaciller leurs repères et révéler toute leur hypocrisie bourgeoise. Répulsion, c’est évidemment une Catherine Deneuve échevelée, faussement innocente et possédée par la folie ; enfermée dans son appartement, son désagrègement mental sera bientôt projeté sur le décor en de violentes gerbes de poésie morbide (murs fissurés, lapin pourrissant, hallucinations en tous genres...). Quant au titre de son troisième long-métrage, Cul-de-sac, il résume à lui seul toute l’œuvre polanskienne, motivée par une logique de l’Absurde frappant aussi bien ses personnages (un bandit ubuesque et un mari geignard s’y affrontent en goguette) que son récit et sa manière de le raconter.
Sous l’influence pessimiste de Ionesco et de Kafka, le réalisateur de The Ghost-writer n’a eu de cesse de décrire l’humain dans toute sa faible condition, se cognant aux plafonds de ses propres limites. Sans être parfaits, les trois films révèlent déjà une cruauté décapante et une acuité du trait, qui culminent avec son chef-d’œuvre Répulsion, référence de terreur psychologique qui en annoncent d’autres (Rosemary’s baby et Le Locataire, en l’occurrence). Le plus ancien des trois, Le couteau dans l’eau, n’a pas encore l’honneur d’une édition Blu-Ray, au contraire de ses deux camarades. On attend de voir ce que nous réservent les bonus et surtout la restauration de l’image, enroulé dans un noir et blanc aussi cru que funeste. En l’état, cette ressortie est une excellente occasion de se replonger dans le laboratoire polanskien, à une époque où son auteur manipulait encore ses instruments à l’état brut, sans beaucoup de moyens mais avec beaucoup d’idées.
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