Le 6 juillet 2021
Les Petrov, la grippe, etc. est un roman russe, un vrai, avec ce qu’il faut de folie, d’absurde, de tragique, de comique, de personnages complexes à la fois drôles et inquiétants, un régal de roman russe traduit excellemment.
- Auteur : Alexeï Salnikov
- Editeur : Les Editions des Syrtes
- Genre : Roman
- Nationalité : Russe
- Traducteur : Véronique Patte
- Date de sortie : 20 août 2020
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : Petrov travaille dans un garage. Un soir de décembre, alors qu’il est malade, un ami l’entraîne dans une nuit de saoulerie. Lorsqu’il rentre chez lui, les siens sont aussi contaminés par la grippe. Entre une femme aux tendances sanguinaires et un fils peu bavard qui l’adule, il fait le bilan de sa vie.
Critique : Les personnages de ce roman vivent dans l’Oural, à Ekaterinbourg. Après sa journée de travail, Petrov le mécanicien est embarqué dans un corbillard par un camarade de beuverie pour une nuit alcoolisée. Lorsqu’il rentre enfin chez lui, frissonnant de fièvre, il trouve son ex-femme Petrova, bibliothécaire schizophrène aux pulsions meurtrières, et leur fils Petrov junior souffrant aussi de la grippe. Nous sommes à la veille des célébrations de fin d’année et le garçon de huit ans, le plus atteint des trois, a prévu de se rendre à la traditionnelle fête du Nouvel An. Ces quelques jours entre veille et sommeil, inquiétude et mélancolie, sont l’occasion pour Petrov de se souvenir de sa jeunesse. Auteur raté de bande dessinée, il en conclut, amer, que la vie ressemble à cette fête que les parents abhorrent et que les enfants ne rateraient pour rien au monde : du temps de l’imagination et du rêve, on passe à celui des déceptions et de la prise de conscience de l’absurdité de la vie envahie par la trivialité du quotidien. Dans cette ancienne grande ville soviétique très industrialisée, les habitants sont devenus des consommateurs mais les mentalités semblent avoir peu évolué depuis 1991, lorsque Sverdlovsk a retrouvé son nom d’origine. Si l’intrigue se déroule dans une atmosphère embrumée par les vapeurs d’alcool, la fièvre et la folie, c’est peut-être que cette épidémie de grippe est symptomatique d’un pays malade qui s’invente de nouveaux besoins, mais délire en continuant de rouler dans des autobus au plancher parfois troué. Regorgeant de références littéraires et populaires, ce roman tragi-comique est aussi un hommage aux grands auteurs russes, Boulgakov et Dovlatov en tête pour l’errance et le don d’observation.
320 pages - 22 €
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