Les petites fleurs rouges

A travers l’histoire d’un jeune enfant placé dans un internat, une critique de l’entreprise de normalisation à la chinoise. Doux et surtout amer.

L’argument : Qiang est un enfant de quatre ans, placé par son père dans un internat. La vie à l’école est rythmée par les jeux et les rituels. Mais Qiang peine à récolter les petites fleurs de papier rouge distribuées aux meilleurs élèves en guise de récompense. Il n’arrive pas à s’habiller tout seul, joue peu avec ses compagnons et ose même répondre aux institutrices qui tentent de le discipliner. Qiang va peu à peu se rebeller et entraîner ses camarades avec lui.

Notre avis : Diriger des dizaines de gamins de moins de cinq ans pendant plusieurs mois ? Pari tenu pour Zhang Yuan. Tous ses jeunes interprètes jouent parfaitement leur partition et l’on ressent à la fois intérêt, amusement et admiration devant le charme et le talent de ces enfants. Mais à travers le cas du jeune Qiang, le réalisateur signe un film plus subversif qu’il n’y paraît. En refusant cette immense entreprise de socialisation que représente l’internat, en se rebellant et tentant d’entraîner ses camarades avec lui, il est clairement signifié que Qiang fait acte de résistance face à un système qui normalise par la peur et les brimades. Contant une histoire intemporelle, collé aux basques de ses jeunes protagonistes, Zhang Yuan signe un film singulier et personnel. Une chronique douce et surtout amère suffisamment attachante et engagée pour qu’on lui pardonne sans peine quelques maladresses de construction.