Le 15 mars 2020
Ce premier long-métrage de Yuhei Sakuragi évite soigneusement les conventions scénaristiques, et même si l’intrigue pâtit de quelques longueurs qui la font progresser en dents de scie, l’ensemble du film reste plaisant.
- Réalisateur : Yuhei Sakuragi
- Genre : Animation
- Nationalité : Japonais
- Distributeur : Eurozoom
- Durée : 1h33mn
- Titre original : Ashita Sekai ga Owaru to Shite mo
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Résumé : Shin et Kotori sont deux lycéens ordinaires qui vivent à Tokyo. Un jour, Shin rencontre son parfait sosie. Le garçon s’appelle Jin et prétend venir d’un monde parallèle sur lequel règne une princesse malfaisante. Pour sauver les siens, il doit vite trouver le double de la persécutrice. La vie des lycéens bascule quand Shin découvre que la sombre princesse ressemble à son amie…
Notre avis : Tout commence, nous dit-on, par des expériences de transfert de la matière menées au Japon, aboutissant à une distorsion de la réalité et à la création de deux mondes parallèles : le Japon que nous connaissons, riche, moderne, confortable et jovial, et un autre, dirigé par une Principauté, où les inégalités sociales et les conflits civils atteignent leur paroxysme. L’explication du mystère des mondes parallèles nous est ainsi livrée dans la première demi-heure du film, de même que les différentes théories que son intrigue manifeste.
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S’opposent ici démocratie et dictature, guerre et paix. Nombre de cinéastes d’animation japonais, parmi lesquels Hayao Miyazaki et Isao Takahata, restent profondément marqués par les horreurs que le pays du Soleil-Levant a subies durant la Seconde Guerre mondiale, et particulièrement la bombe atomique. À travers les destins de ses personnages, Sakuragi souhaite rappeler à quel point la paix et la démocratie, menacées aujourd’hui de toutes parts par de nombreuses formes d’extrémismes, sont fragiles et précieuses.
Alors qu’une vague de morts subites inexpliquées frappe le Japon, Shin, un jeune homme qui a perdu ses deux parents, et Kotori, fille d’un chef d’entreprise, s’aiment sans se le dire. Jusqu’au jour où débarque dans leurs vies Jin, double de Shin, qui prétend venir de l’autre Japon, afin d’assassiner la princesse qui oppresse son peuple… sans savoir que le double de cette princesse n’est autre que Kotori. Pour les protéger, Riko et Miko, deux intelligences artificielles humanoïdes dotées d’armes de pointe, sont envoyées par la Princesse Kotoko, qui n’est pas la dictatrice que l’on pense. Car c’est sur l’ambivalence des desseins politiques de chacun que joue le scénario pour surprendre le spectateur.
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Si l’on croit deviner certains tenants et aboutissants de l’histoire, en tenant compte des conventions du cinéma de genre hollywoodien, on est vite rattrapé par des actions et retournements de situations bien différents de ceux que l’on croyait pouvoir anticiper. Ce sont donc bien les ressorts scénaristiques qui font l’intérêt principal des Mondes parallèles. Toutefois, certaines séquences – comme celle où Shin, Kotori, Jin, Miko et Riko se promènent dans les rues de la ville et s’adonnent aux plaisirs du shopping et des loisirs – freinent parfois la progression du récit.
Si son graphisme n’a rien de transcendant, le film bénéficie d’une jolie photographie, jouant notamment sur la lumière chaude du soleil éclairant les visages, les corps, teintant le ciel nuageux et les rues de reflets orangés quand tombe le soir.
Se relaient ainsi, pendant près d’une heure et demi, scènes d’émotion, de tendresse, d’amitié et de partage, et scènes de combats qui, si elles n’ont formellement rien d’époustouflant, apportent à l’intrigue le dynamisme dont elle a besoin, faisant des Mondes parallèles une production inégale, mais plaisante.
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