Les jeux dangereux - Pierre Chenal - critique

Critique : Un jeune délinquant (Jean-François Poron), poussé au vol par un receleur, va tuer involontairement un policier avant d’être arrêté. Fleur, qui est sa jeune sœur, va imaginer le kidnapping d’Alain pour demander une rançon à sa famille. Ce qui permettra de trouver un bon avocat. Elle va tout organiser et réussir le coup avec la bande dont son frère est le chef.
Le père d’Alain (Louis Seigner) va ensuite prendre contact avec Fournier (Jean Servais), un vieux camarade de collège, ancien flic devenu privé, pour lui demander de retrouver Alain, mais sans alerter la police...

À la fin des années 1950, plusieurs productions se sont intéressées à une certaine jeunesse désœuvrée et modeste confrontée à celle des beaux quartiers, parfois elle-même en rébellion. Les tricheurs de Marcel Carné, tourné la même année, en est un autre exemple.
Pierre Chenal, du même âge que Carné, décrit une génération qui, bien sûr, n’est pas la sienne, donnant une vision un peu naïve et artificielle d’une bande de jeunes, par ailleurs tout de même prête à envisager le meurtre.
Les jeunes acteurs qui interprètent les délinquants, hormis Sami Frey et Claude Berri qui lui s’illustrera autrement, ne sont pas inoubliables. On peut par contre souligner la gouaille de Joël Flateau, jeune comédien prometteur qui arrêtera cette carrière à seulement treize ans !, petit Gavroche haut comme trois pommes, qui va donner du fil à retordre au détective.

Truffé de plusieurs invraisemblances et de facilités, le long métrage n’en est pas moins le témoin du cinéma policier de l’époque qui ne manquait pas de savoir-faire (Pierre Chenal a tout de même une belle carrière à son actif) en y intégrant en plus une belle galerie d’acteurs chevronnés dans un Paris disparu : on peut citer notamment Jean Servais, Pascale Audret, Louis Seigner, Jean-Roger Caussimon, Germaine Montero ou encore Judith Magre.
À noter que le jeune kidnappé n’est autre que le futur célèbre animateur de radio qui œuvrera sous le patronyme de Fabrice. Ce sera son seul rôle de composition. Il fera ensuite juste une apparition, et encore dans son propre rôle. Ce sera Erotissimo de Gérard Pirès en 1969.