Le 22 décembre 2020
La difficile réouverture d’une scierie dans les Vosges, pour laquelle le propriétaire est conduit à embaucher des repris de justice. Un film d’aventures musclé et réjouissant, qui emprunte avec bonheur aux codes du western.
- Réalisateur : Robert Enrico
- Acteurs : Lino Ventura, Marie Dubois, Michel Constantin, Bourvil, Paul Crauchet, Jess Hahn, Pierre Frag, Jean-Claude Rolland
- Nationalité : Français, Italien
- Distributeur : SNC (Société Nouvelle de Cinématographie), Héliotrope Films
- Durée : 2h08mn
- Date télé : 22 décembre 2020 13:35
- Chaîne : ARTE
- Reprise: 1er août 2018
- Date de sortie : 22 octobre 1965
Résumé : A la mort de son père, Hector Valentin (Bourvil) rentre du Canada pour reprendre, dans les Vosges, l’exploitation forestière familiale. L’entreprise vétuste et loin de tout est de plus concurrencée par une scierie industrielle implantée en ville. Deux hommes qui sortent de prison (Lino Ventura et Jean-Claude Rolland) vont chercher à s’y faire embaucher.
Critique : Pour son deuxième long métrage après La belle vie (1962), Robert Enrico adapte le roman Le Haut-Fer, avec son auteur José Giovanni. Contexte, événements, caractères des personnages, musique, rappellent l’univers du western, mais reconvertis à la sauce française : les grands espaces sont les montagnes et les forêts vosgiennes, les hors-la-loi des libérés en conditionnelle, et la distribution est cent pour cent gauloise. C’est d’ailleurs la qualité de celle-ci qui est l’un des atouts de cette oeuvre musclée : Bourvil, ici entre deux gros succès tournés pour Gérard Oury (Le corniaud, 1965 et La grande vadrouille, 1966) prouve une nouvelle fois ses qualités pour les rôles dramatiques.
Lino Ventura nous livre une composition que n’aurait pas reniée un Burt Lancaster ou un Kirk Douglas : il incarne un mauvais garçon intelligent, cultivé et empathique.
Les seconds rôles représentent un florilège de bonnes gueules du cinéma français de l’époque : Michel Constantin, mutique et enclin l’ultra-violence, Paul Crauchet, ancien comptable indélicat, le "couple" Jess Hahn bâti comme un King Kong et le petit et malingre Pierre Frag, Marcel Pérès, le cuisinier manchot, et Jean-Claude Rolland en jeune joueur fougueux (l’acteur est mort violemment en 1967). Le seule rôle féminin notoire est interprété par Marie Dubois, cavalière toute blonde et tout sourire dehors.
La distribution est si riche que les personnages sont parfois sacrifiés ou "disparaissent" du récit, jusqu’à créer certaines invraisemblances. Mais cette réserve n’empêche pas le long métrage d’être passionnant et de donner lieu à différentes confrontations et empoignades tout à fait réjouissantes.
La fin est tout à fait surprenante pour un film de genre. Étonnamment, le duo Bourvil/Ventura, qui fonctionne bien, ne sera jamais reformé. En revanche, Ventura participera au film suivant du cinéaste : ce sera Les aventuriers (1967) avec aussi Alain Delon et Serge Reggiani.
José Giovanni, ancien malfrat condamné à mort puis gracié, romancier et scénariste, passera derrière la caméra à partir de 1967, en signant La loi du survivant avec Michel Constantin. Suivra une filmographie où défileront, entre autres, Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Annie Girardot, Claude Brasseur... et Lino Ventura.
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criss 16 octobre 2022
Les Grandes gueules - Robert Enrico - critique
je n’ai pas aimé !