Le 13 octobre 2021
- Réalisateur : Nathan Nicholovitch
- Distributeur : Nour Films
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 2 mars 2022
- Durée : 1h17mn
- Festival : Festival de Cannes 2020, ACID Cannes 2020
Coécrit par des lycéens, le film nous immerge dans l’expression d’un deuil partagé, qui est aussi celle de leur malaise.
Résumé : Chiara, jeune lycéenne révoltée, meurt à l’issue d’une garde à vue pour avoir tagué « Macron démission » sur un mur de son établissement. Ses amis et sa famille entament alors un deuil difficile, où la tristesse côtoie l’indignation.
- © Nour films - Les graines que l’on sème - 2020
Critique : Les graines que l’on sème est avant tout un projet original, porté par l’ensemble des élèves de la classe de 1ère L cinéma du lycée Romain Rolland, sous la direction du réalisateur Nathan Nicholovitch. Le blocus de l’établissement, organisé suite à la mise en garde à vue de six élèves, sert de point d’ancrage au récit, qui s’échappe du réel pour s’orienter vers une fiction plus intimiste, où l’émotion tient une place centrale.
Le film est hanté par la présence fantomatique du personnage principal, Chiara, dont le visage ne nous est jamais révélé. Au fil des hommages rendus à la défunte, un portrait en creux se dessine, celui d’une fille libre, engagée, courageuse, mais aussi inquiète face à l’avenir.
L’adolescente incarne la figure fantasmée d’une jeunesse rebelle, qui n’a pas peur de s’exprimer, mais aussi celle, en filigrane, d’une jeunesse dont l’engagement est sans cesse réprimé et la parole étouffée. Chez certains de ses camarades, le choc ou la douleur s’accompagnent d’un sentiment d’absurdité face à un pouvoir qui les ignore et une administration qui scelle leur destin (algorithmes de Parcoursup).
- © Nour films - Les graines que l’on sème - 2020
On ne sait finalement que très peu de choses sur les circonstances de la mort de Chiara. On comprend alors que le propos du film n’est pas tant la dénonciation des violences policières, qui sont abordées de manière assez caricaturale, que le douloureux processus du deuil.
Celui-ci se déroule de manière progressive, en même temps que se construit le récit, au gré des hommages successifs. Cependant les personnages impliqués manquent de profondeur. Il est ainsi difficile, parfois, de se projeter dans l’émotion représentée à l’écran. Le temps est comme suspendu, et la narration aussi. Seul le discours sensible et engagé de la professeure (Marie Clément), qui s’est également prêtée au jeu, nous entraîne.
Bien que la démarche de coécriture avec les lycéens soit louable, on regrette donc que le scénario n’ait pas été davantage travaillé afin de déployer tout son potentiel. Le film a cependant le mérite de faire état de l’indignation d’une génération, qui peine à se faire entendre.
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