Le 9 décembre 2014
- Scénariste : Olier>
- Dessinateur : Marko
- Série : Les Godillots
- Editeur : BAMBOO
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 1er novembre 2014
Les Godillots reviennent pour une nouvelle aventure tournée vers l’aéronautique ! Comme le montre la couverture, vitesse et humour sont au rendez-vous pour la troisième aventure de ce petit trio de choc qui nous fait découvrir la grande guerre sur un ton plus léger !
Résumé :
Palette, Le Bourhis et Bixente - dit Bichette - doivent assurer le service culinaire pour une cérémonie en l’honneur d’un as des as de l’aviation, Alexandre d’Esterrat. Mais, comme on peut s’en douter, rien ne va se passer comme prévu, ni pour nos trois héros, ni pour notre super-aviateur. Et la petite bande, accompagnée de la belle Marie Pivain, va rouler au train de d’Esterrat qui fonce attaquer les allemands en première ligne sans savoir qu’il n’a pas son mitrailleur habituel à bord...
Notre avis :
Une aventure simple et efficace. Nos héros partent sur le thème d’ « Il faut sauver le soldat Bichette » ! Et ils font tout pour y arriver. On prend plaisir à découvrir cet autre aspect de la première guerre que fut le combat aérien. L’aventure file aussi vite que l’avion où Bichette est embarqué malgré lui et l’on est presque surpris quand on arrive à la fin de l’album. « Déjà ? »
Pour la construction de l’histoire, il faut reconnaître que Olier a su donner une place à chaque personnage du trio mais également aux personnages secondaires. Chacun, à un moment, a un rôle à jouer dans l’histoire. Le scénariste arrive aussi à nous rendre palpable le passé des personnages et on s’attache aux frères d’Esterrat, à la fêlure qui les sépare tout en les gardant unis. Une intrigue secondaire qui se résout également en fin d’album, d’une manière douce et émouvante. On sent rapidement que des aventures précédentes se sont déroulées. En nous épargnant (à une exception près) les renvois du type « voir le Tome 1 », Olier parvient à nous donner l’envie d’aller découvrir la vie de ces héros et les multiples références à des tomes précédents – dans les dialogues ou l’action - ne pourront que vous donner envie de lire (ou relire) les deux aventures précédentes.
Ce tome 3 est une aventure bouclée en soi mais une intrigue de fond est bien présente. Cette aventure aérienne se finit sur un cliffhanger impressionnant et surtout assez bluffant pour vous donner envie de téléphoner aux auteurs afin de leur demander « Et alors, ce tome 4 ? Pas encore fini les gars ? » Les animaux ne sont pas oubliés, car si Salopiot le singe est toujours présent, Sosthène le goéland se fait une place dans ce petit monde et saura se révéler indispensable.
Si les obstacles et les dangers s’avèrent nombreux, on n’est jamais vraiment inquiet pour nos héros. On se prend à penser à d’autres soldats bien connus des amateurs de BD, qui ont su aussi aborder avec (beaucoup ) d’humour une guerre fratricide. Nous parlons bien sûr de Blutch et Chesterfield, les légendaires Tuniques bleues. La différence étant la solidarité ouverte et l’absence de rivalité entre le trio. Du coup, on sent la légèreté – et elle est bienvenue vue la gravité de l’époque abordée – mais il manque ce poil d’humour qui ne rappellerait pas forcément les Tuniques bleues, mais des héros comme Chaplin et Keaton, dont l’ombre plane sur ce récit parlant certes, mais aux situations assez burlesques. Mais peut-être n’était-ce pas là le but d’Olier et Marko.
Les deux auteurs concluent ce tome par un cahier de huit pages réalisé à l’image d’une gazette d’antan. Enfin, à l’image qu’on se fait d’une gazette d’antan. Alternant article, photos, textes, ce cahier sait mélanger avec talent réalité et fiction et l’article de Yvon Touffer-Paytey (on rit encore de ce nom) vous amusera, tout en rappelant les situations de l’album ! Ce cahier supplémentaire est un beau travail et il mérite d’y porter autant, voire plus d’attention que la BD elle-même.
Marko apporte une énergie graphique à cette histoire qui lui donne toute sa rapidité. Ses personnages semi-réalistes, cette sensation de vitesse que nous donne l’avion et même le vieux tacot conduit par Palette, les attitudes des personnages dont les émotions sont si bien rendues, tout se lie pour donner une pêche certaine à ce tome trois. Cette aventure nous ouvre un ciel qui nous aère des difficultés des tranchées, néanmoins bien présentes dans le récit. Les couleurs douces savent changer de teintes pour marquer l’émotion des personnages, les rendant ainsi plus fortes. Si les personnages ne sont pas totalement réalistes, la patte apportée à la précision des engins et des décors est plus nette. Et c’est la douceur des couleurs qui permet d’amoindrir la dureté que pourrait imposer ce choix réaliste.
Le découpage fait le choix de cases dépourvues de contour. Là aussi, paradoxalement, cela adoucit encore plus le dessin. On retrouve un découpage de planches en trois à quatre bandes de une à six cases. Exception faite de la très belle page de FlashBack de François, où toute une vie apparaît en quelques dessins, photos et articles.
Marko ne se refuse pas non plus la possibilité de dessin pleine page pour rajouter un souffle à l’histoire. Le cadrage reste proche des personnages et on pourra apprécier le combat aérien, où l’on n’est jamais perdu, alors qu’une partie de l’action se déroule au sol avec Palette et Bourhis, tandis que l’autre se passe dans les airs, avec Bichette et Alexandre dans l’avion, et des allemands autour. Deux lieux, dont un totalement aérien et pourtant l’action reste toujours lisible. Derrière cette simplicité de lecture se cache sans doute beaucoup de travail des deux auteurs.
Les Godillots nous offre un beau troisième tome, dont l’action rapide nous laisse trop vite sur notre fin mais cette BD sait, grâce à une surprise finale, nous faire saliver en attendant le tome quatre.
Zéda rencontre Le trio de choc des Godillots !
Pages : 56p
Prix : 13,90€
Galerie photos
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