Le 8 août 2022
Troisième et dernier film du trio Veber/Depardieu/Richard. La formule, qui avait plutôt bien fonctionné dans les deux premiers longs métrages, s’essouffle nettement, tandis que l’histoire cède à l’écueil du sentimentalisme.


- Réalisateur : Francis Veber
- Acteurs : Gérard Depardieu, Isabelle Renauld, Jean Benguigui, Michel Blanc, Jean Carmet, Pierre Richard, Roland Blanche, Maurice Barrier, Michel Bompoil, Didier Pain, Yveline Ailhaud
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
- Durée : 1h29mn
- Date télé : 26 août 2024 21:12
- Chaîne : France 3
- Date de sortie : 17 décembre 1986

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Résumé : Les temps sont durs pour François Pignon qui doit soigner sa fille. Il s’est même résigné à braquer une banque. Il va jusqu’à prendre en otage Jean Lucas, un ancien repris de justice sortant tout juste de prison, pourtant bien décidé à devenir honnête...
Critique : On prend les mêmes et on recommence. Trois ans après le grand succès des Compères, cinq ans après celui de La chèvre, Veber reconduit son duo gagnant en concoctant un nouveau buddy movie qui capitalise sur les caractéristiques de chaque acteur et sur le degré d’adhésion du public à l’image qu’il se fait de Gérard Depardieu et Pierre Richard : imaginons que le premier ait joué le dépressif François Pignon et le second un ancien repris de justice aux idées et aux méthodes carrées, le succès de ce divertissement n’aurait pas été le même (plus de quatre millions d’entrées à sa sortie). Bref, dans une configuration habituelle, Richard prolonge son personnage de malchanceux mélancolique, en lui donnant une plus forte consistance, parce qu’il y a cette petite fille, Jeanne, que la mort de sa mère a rendue mutique et dont le protagoniste doit s’occuper, constamment inquiet à l’idée qu’on la lui retire.
Le long métrage joue allègrement sur la corde sensible en faisant de cette enfant l’enjeu d’un conflit attendu entre Lucas et Pignon, le gros dur rejetant d’abord la présence de la gamine, avant de fondre comme un sucre, touché par la gosse traumatisée. Quelques scènes convenues dissolvent la comédie dans le saindoux, comme la marque d’affection que prodigue Jeanne à l’ancien bandit, le plan fixe jouant d’une antithèse entre la carrure massive de Lucas, endormi sur le sol, et celle de la frêle silhouette qui se blottit contre lui.
Sans être désagréable, la comédie manque de rythme et d’inspiration, même s’il y a l’apparition réjouissante et absurde de Jean Carmet, dans le rôle d’un vétérinaire complètement à l’ouest, qui prend en charge la blessure de l’ancien bandit, en le traitant littéralement... comme un chien ! On aurait aimé que cette séquence très drôle déteigne sur le reste de l’histoire.