Les dames du bois de Boulogne - le test Blu-ray

(T) 1945 TF1 Droits Audiovisuels

Le film : Dans la maigre filmographie de Bresson, Les dames du bois de Boulogne brille d’un éclat particulier, même s’il l’a partiellement renié, parce qu’on voit à l’œuvre ce qui va devenir son système, cette ascèse encore balbutiante mais si caractéristique. Dès les premières minutes, en courtes séquences elliptiques, la vengeance d’Hélène est annoncée : le film n’en déviera plus. Sa machination inhumaine se met en branle, jetant son amant dans les bras d’une « grue » pour mieux le perdre. On ne sait qu’admirer le plus, de ces acteurs distanciés et magnifiquement dirigés, de ces cadres aux cordeau qui ne cessent d’emprisonner des personnages entre portes, fenêtres, ascenseur et voitures, de cette utilisation si neuve du son (les dialogues couverts par la cascade), ou encore de ce montage tranchant qui asphyxie la narration. Il n’est pas étonnant que le film ait été un échec, tant sa modernité saute aux yeux ; dès le film suivant, Le journal d’un curé de campagne, Bresson radicalisera son style en une épure de plus en plus exigeante ; mais même ceux qui lui sont allergiques seront sensibles à la beauté inaltérable de ces Dames ….

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Les suppléments :
Tourner sous l’occupation (27mn) revient sur plusieurs aspects du film (la singularité de Bresson, le producteur, les conditions de tournage à cette époque troublée, l’adaptation de Diderot, l’apport de Cocteau, la distribution, la réception). L’entretien est clair, très pédagogique, impeccable. L’éditeur propose par ailleurs la bande-annonce et un livre de Paul Guth que nous n’avons pas reçu .

L’image :
La restauration 4K a respecté un grain assez épais tout en gommant imperfections et parasites : d’où une image qui n’ignore pas l’âge du film mais en préserve la sombre beauté.

Le son :
La seule piste (Mono DTS-HD Master audio), débarrassée d’éventuelles scories, redonne de la vie à de précieux dialogues. Quant aux bruitages si travaillés, ils s’imposent (la cascade, la circulation) comme le souhaitait Bresson.