Un tigre relooké 2000
Le 4 mars 2023
Jérôme Cornuau ressort nos héros du petit écran et les embringue dans une intrigue haute en couleurs et de bonne tenue.
- Réalisateur : Jérôme Cornuau
- Acteurs : Olivier Gourmet, Diane Kruger, Clovis Cornillac, Gérard Jugnot, Léa Drucker, Didier Flamand, Jacques Gamblin, Éric Prat, Édouard Baer, Thierry Frémont, André Marcon, Stefano Accorsi, Jean-Christophe Bouvet, Agnès Soral, Philippe Duquesne, Alexandre Arbatt
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Français
- Distributeur : TFM Distribution
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Durée : 2h05mn
- Date télé : 12 novembre 2024 22:40
- Chaîne : Paris Première
- Date de sortie : 12 avril 2006
Disponible sur
Résumé : Nous sommes à la veille de la Seconde Guerre mondiale. les brigades du Tigre sont appelées pour traiter le cas Bonnot. Mais le véritable ennemi de la République est-il bien là où on le traque ? Entre guerre des polices et influence des gros bonnets, Valentin et ses hommes n’ont pas fini de trouver des bâtons dans leurs roues.
Critique : Bien qu’on retrouve les personnages de notre enfance dans ce long métrage signé Jérôme Cornuau, ce qui frappe d’emblée, c’est la rupture de ton adoptée. Beaucoup moins bon enfant que les premières, Les brigades 2006 font couler le sang et les coups portés lors des matchs de boxe n’ont rien d’une opérette. L’impression qui émane de ce changement est étrange car la première caractéristique du feuilleton de jadis était justement d’être visible par tout public le dimanche après-midi, entre les devoirs d’école et le dîner en famille. Eh bien non, nous dit Cornuau, les policiers de Clémenceau n’étaient pas des anges.
L’autre nouveauté, c’est que les bandits ne sont pas des monstres ou des forcenés qui cachent leur trafic derrière de grandes idées, mais de réels anarchistes, avec une cause à défendre. Pour preuve, l’inspecteur Valentin s’attaque ici à plus grand que lui : Bonnot en personne, débordant de charisme et de charme face à une troupe pataude de petits flicards embourbés dans leur boulot quotidien. L’histoire réunit les anciens épisodes en une intrigue menée tambour battant, avec émotion, suspense et grands sentiments, bref tout ce qu’on peut attendre d’un film qui ne prétend pas à l’originalité scénaristique ou formelle mais qui parvient honnêtement à créer un divertissement intéressant, du point de vue historique et narratif.
La série datait des années 70 et présentait un caractère bonhomme, voire lénifiant. Le film se situe résolument trente ans plus tard, avec une vision fort différente des rapports de pouvoir. Ainsi, Valentin se retrouve-t-il finalement plus proche de l’ennemi public Bonnot que des politicards et hommes d’affaires qui bradent les idéaux et n’hésitent pas à arnaquer leurs congénères (c’est l’affaire des emprunts russes) pour satisfaire leur ambition personnelle : les clins d’œil à l’actualité ne manquent pas, qu’il s’agisse du monde de la politique ou de la liberté de la presse...
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : La bonne surprise est à découvrir dans le commentaire audio, une mine d’informations délivrées sans détour par le réalisateur et son scénariste. Par contre, le making of segmenté dans plusieurs petits modules de deux minutes maxi est beaucoup trop superficiel pour nous alpaguer définitivement. Les scènes coupées font penser à une arnaque mise en place par Bono : il s’agit en fait de scènes vues dans le film avec quelques rajouts inutiles. Enfin, le bêtisier est plutôt agréable à regarder grâce notamment à Edouard Baer.
Image & son : Perfection atteinte avec une image d’une très grande précision, servie par une fluidité impeccable. Le Dolby Digital 5.1 achève de nous clouer dans notre canapé avec une puissance de feu épatante.
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elodieoulisa 6 avril 2007
Les brigades du Tigre - Jérôme Cornuau - critique
"Tueurs"
"Les brigades du Tigre", c’était avant tout une rencontre. Ou plutôt des rencontres.
Etant donné mon jeune âge, je n’avais jamais vu un épisode de la série télévisée, qui apparemment, pour ce que j’ai pu en lire, a ravi nombre de spectateurs dans leur enfance. Moi, je ne pouvais me fier qu’au film, je n’avais pas de références. C’était une sorte de voyage dans l’inconnu, alors que pour beaucoup d’autres, c’était une confrontation avec ce qu’ils avaient déjà vu. Ce fut donc ma première rencontre : celle de l’univers de "Brigades du Tigre".
Il y eut une deuxième rencontre, également palpitante. Celle avec les acteurs, et en particulier avec Clovis Cornillac et Edouard Baer. Non, ne m’en veuillez pas, mais j’avoue que je maîtrisais mal leur filmographie. Je suis restée bouche bée devant leur élégance. Et d’ailleurs à bien y réfléchir, je suis restée coi devant les performances de chaque acteur : Thierry Frémont et Jacques Gamblin en tête. Même Diane Krüger, pour qui je comptais être sans pitié (ah... ce vieil a priori anti mannequin !), n’a pu me faire changer d’opinion sur le niveau des acteurs.
Je pense qu’à première vue, j’ai vraiment aimé "Les brigades du tigre". Oui, mais pourquoi, me demanderez-vous ? Cela tient souvent à peu de choses... Tout d’abord à la qualité visuelle du film. La couleur, la photo, les costumes et décors d’époque, tout y est. La musique du générique de la série, bizarrement elle me rappelait des souvenirs, sûrement mon inconscient. L’intrigue, qui respecte un savant alliage entre une histoire fictive et le moindre détail historique du contexte. Ca c’est juste excellent, parce que trop de fois les scénaristes nous pondent ds anachronismes ou des omissions effrayantes.
En clair, je conseillerais avec enthousiasme ce film à qiconque ne l’a pas vu pour ses qualités visuelles, sonores, son respect historique, son intrigue, ses acteurs, pour l’humour et l’aventure mêlés harmonieusement. C’est juste captivant, alors allez-y, ne vous privez pas.
Alors pourquoi seulement "trois yeux" ? Eh bien, il existe souvent des bémols et il n’y a pas exception ici. Le film pourra quand même paraître un peu long à certains, tant l’intrigue ne cesse de se déployer... Peut-être qu’en résumant les choses par ci, par là, l’intrigue aurait gagné en intensité.
Et puis, surtout... non l’histoire d’amour romanesque entre Cornillac et krüger, vraiment ça ne passe pas. Ca n’est pas crédible une seconde... Le film n’avait pas besoin de ça. Or on sent la volonté de plaire à un certain public avec ce côté miévreux et mielleux mais c’est si mal amené... Non réellement le romanesque n’avait rien à faire là, pondu comme un cheveu sur la soupe, enre ces deux personnages là.
Enfin, j’aime toujours autant ce film, ne vous méprenez pas ! Ce sont les petites faiblesses, les petites imperfections qui rendent parfois les films si beaux...