Aviator
Le 20 août 2011
Réalisé avec les (immenses) moyens techniques de l’époque, ce film du visionnaire et maniaque Howard Hughes reste, grâce à sa virtuosité visuelle, un classique de toute beauté parmi les films dédiés à la voltige aérienne.
- Réalisateur : Howard Hugues
- Acteurs : Jean Harlow, Ben Lyon, James Hall
- Genre : Drame, Film de guerre
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Opening
- Plus d'informations : Le site du DVD
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– Durée : 2h02mn
– Titre original : Hell’s angels
– Date de sortie DVD : le 23 septembre 2009
Le film
Réalisé avec les (immenses) moyens techniques de l’époque, ce film du visionnaire et maniaque Howard Hughes reste, grâce à sa virtuosité visuelle, un classique de toute beauté parmi les films dédiés à la voltige aérienne.
L’argument : Trois amis, deux frères américains et un allemand, se sont rencontrés lors de leurs études. Mais quand éclate la Première Guerre Mondiale, ils se retrouvent dans des camps opposés. Les deux frères s’engagent dans l’aviation : ils se battront dans les airs, mais aussi pour les faveurs d’une jeune anglaise. Quant à l’allemand, il devra choisir entre suivre les ordres et épargner l’Angleterre qu’il aime tant. Sur terre comme dans les cieux, bravoure et lâcheté s’affrontent.
Notre avis : Pour le Hollywood de l’époque, c’était un véritable Xanadu cinématographique : quatre lourds millions de dollars engloutis dans deux ans et demi de tournage, pour un film de guerre chevaleresque sur l’aviation dans le premier conflit mondial. Et quatre-vingts ans plus tard, effets spéciaux et images de synthèse dans les jambes de l’histoire du cinéma, une première surprise : Les anges de l’enfer reste un film visuellement vertigineux, où coucous et caméras virevoltent en l’air dans un ballet du feu et de la mort à en perdre les repères de l’espace. Hughes récupère l’imagerie de guerre encore naissante dans ces années de répit, et qui sera promise à une longue destinée médiatique (notamment les plans de lâchers de bombes pris de sous la coque de l’avion) pour la combiner avec les pirouettes filmiques du cinéma à grand spectacle de l’époque. Sa double passion pour l’aviation et le cinématographe semble motiver ce souci de la composition cinétique, qui accompagne dans une sorte de voltige du cadrage chaque plan - minutieusement chorégraphié - des batailles aériennes : le ciel devient un immense terrain de jeu où les coordonnées s’inversent, la hauteur se fait profondeur, et le brouillard se plaît à faire écran entre la caméra et les objets qu’elle cherche à capturer. Pour sa seule virtuosité, Les anges de l’enfer réussit à captiver, d’une façon presque automatique et qui emporte dans un rythme fluide des séquences pourtant très longues.
Autour de ce noyau d’étourdissement sensoriel, l’enrobage dramatique reste quant à lui très conventionnel, s’étirant sur un ton mélo confortablement appuyé sur tous les ressorts scénaristiques classiques de la combinaison « romance » et « film de guerre ». Malgré la tentative de faire figurer, en la personne d’un rôle de second ordre, le type du « bon Allemand », l’histoire présente la Première Guerre mondiale en maniant le manichéisme à souhait, et c’est à qui, parmi l’état-major « boche » et sa collection de « Baron Von... », aura le col le plus serré et l’accent le plus tranché au hachoir de saucisses de Francfort (le film réussit tout de même l’exploit de s’ouvrir sur une beuverie de bière en plein pays germain...). En dehors de Jean Harlow minaudant à souhait en peste platine, le casting ne brille pas par une interprétation qui ne parvient pas à se défaire de son enveloppe pathétique et sirupeuse. Là encore, c’est l’intervention du « truc » visuel qui sauve certaines scènes de l’ennui, avec une séquence de bal tournée en couleurs, quand le cinéma ne disposait encore que d’une palette balbutiante, et qu’on ne peut regarder aujourd’hui sans une forme de nostalgie. Les anges de l’enfer, une fois délivré de son emballage patriotique et moral au teint pâlichon, ne reste dès lors essentiel que pour ce dont il est en réalité le prétexte : un défi lancé à l’homme, œil braqué sur l’objectif et tête dans les étoiles, de quitter la terre ferme pour rejoindre le ciel.
Le DVD
Sous son nom de « collector », cette édition reste dans l’ensemble assez simple, et permet pour l’essentiel de redécouvrir ce mythe de l’histoire du cinéma dans sa restauration la plus récente.
Les suppléments
Trois présentations au contenu de bonne qualité (portant sur la genèse du film, la vie de Hughes et son autre « grand » film, Le banni), en collaboration avec l’historien du cinéma Patrick Brion, servent de bonus au film. On reste toutefois un peu frustrés, étant donné le halo de légende qui entoure Hughes et qui à lui seul aurait mérité davantage de variété dans les suppléments proposés...
Image
Le DVD propose une copie restaurée, qui restitue avec une certaine réussite le noir et blanc et surtout les quelques séquences en couleur ou teintées à la main, qui ont coûté une petite fortune à Howard Hughes lors de la sortie en salles. Malgré tout, le point faible se situe au niveau de la luminosité, l’image vibrant beaucoup, et même de manière quasi-constante dans les scènes aux contrastes marqués.
Son
Seule piste disponible, le mono d’origine, qui tient assez bien les bruitages de la bande-son, mais écorche beaucoup la musique et surtout frise constamment dans les dialogues au moindre haussement de ton...
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