Le 9 juillet 2022
Un digest intéressant sur l’enfance à travers les âges, même si le film demeure un peu trop panoramique, au carrefour de plusieurs disciplines.
- Réalisateurs : Heike Nelsen-Minkenberg - Florian Hartung
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français, Allemand, Suisse
- Date télé : 9 juillet 2022 20:50
- Chaîne : Arte
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Résumé : Premier épisode d’une série en deux volets, le documentaire étudie la manière de considérer deux périodes emblématiques de l’existence à travers les siècles, dans plusieurs pays d’Europe. Cette première partie se penche sur l’enfance : de la Grèce antique à nos jours, en passant par le Siècle des Lumières et la Révolution Industrielle, chaque période a véhiculé ses propres conceptions de l’éducation, qui paraissent parfois complètement démodées, voire singulièrement choquantes, aux yeux des générations suivantes. Qu’en retient-on aujourd’hui ?
Critique : Ce documentaire très pédagogique, fondé sur une problématique préalablement annoncée (les représentations de l’enfance ont-elles évolué au fil des siècles ?), s’inscrit dans une chronologie qui, de l’Antiquité à nos jours, raconte l’histoire d’un âge essentiel, où se construit l’individu. Le propos se concentre d’abord sur l’Égypte antique et sa manière de concevoir l’enfant, en privilégiant une instruction très élaborée, dont l’archéologie a pu reconstituer les fondements à partir d’objets retrouvés, comme des calames, des pots à encre ou des tablettes d’écoliers corrigées.
On s’aperçoit que l’apprentissage de l’écriture suit un processus semblable au parcours d’un enfant contemporain. Pour le reste, l’enseignement s’avère très pragmatique et témoigne d’un véritable respect pour l’apprenant.
Changement de programme chez les Grecs, où l’on méprise l’enfance, un âge qu’on considère comme imparfait. L’éducation des Spartiates fait endurer aux plus jeunes la rigueur et la discipline militaire. Les familles les plus riches emploient un pédagogue. Elles tolèrent également la pédérastie, à condition qu’il ne s’agisse pas uniquement d’une relation sexuelle. C’est aussi le moment où les fondements d’une conception humaniste apparaissent, qui associent la formation du corps et de l’esprit. Les philosophes sont volontiers sollicités par les gouvernants pour l’éducation de leurs enfants : le futur Alexandre le Grand est ainsi pris en charge par Aristote, à la demande de Philippe de Macédoine. L’influence d’un apprentissage modelé par le patriarcat se prolongera chez les Romains qui accordent plus d’importance à l’éducation des garçons qu’à celle des filles et légitiment aussi l’infanticide, lorsque, par exemple, des nouveau-nés ne sont pas reconnus par le père. L’instruction, payante, diffère en fonction de l’appartenance sociale et se fonde sur la répétition.
Le documentaire évoque aussi le travail des enfants dans des conditions épouvantables, à travers différentes époques, de l’âge de fer au XIXe siècle, en passant par le Moyen Âge, s’intéressant notamment aux mines de sel à Hallstatt, en Autriche.
Traversant les siècles, le propos constitue un digest intéressant, déconstruit certaines représentations erronées -par exemple, le cliché d’une époque médiévale qui aurait totalement négligé l’enfance- même si son format court l’empêche d’approfondir certains aspects de l’éducation. Au carrefour de plusieurs disciplines, le film semble laisser à chacune et chacun le soin d’approfondir, en choisissant son angle (la sociologie, l’histoire, la pédagogie, la démographie, la médecine...). On demeure également perplexe devant les séquences d’époques reconstituées, qui sonnent toujours faux, et l’accompagnement musical, plutôt envahissant.
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