Folies de femmes
Le 23 août 2011
Un film furieux et incisif handicapé par sa débauche de personnages.
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– Année de production : 1972
– Durée : 2h03mn
– Titre original : Shi si nu ying hao
– Interdit aux mois de 12 ans
– Le site du film
Un film furieux et incisif handicapé par sa débauche de personnages.
L’argument : Trahis par un ministre véreux, les célèbres guerriers chinois de la famille Yang sont anéantis par l’armée du Roi du Hsia de l’Ouest. Deux généraux ayant échappé au massacre annoncent la terrible nouvelle aux quatorze veuves et filles Yang. Profondément attristées mais également révoltées, les amazones sont déterminées à partir sur le front pour défendre leur pays et venger les membres de leur famille, avec une nouvelle armée composée essentiellement de femmes.
Notre avis : Avec une régularité réjouissante, Wild Side poursuit son travail d’excavation du catalogue de la Shaw Brothers. Ils nous paraissent bien loin les temps où, pour la première fois, nous découvrions ces bobines bariolées et excessives au nom doucement évocateurs (La rage du tigre, La main de fer), et au contenu idoine. Le vernis exotique n’agissant plus tout à fait, il était important de maintenir l’intérêt en proposant des œuvres de qualité, comme ces 14 amazones, superproduction guerrière inhabituelle par son ampleur.
Le film affiche, dans un Shawscope resplendissant, un gigantisme inattendu, lointain écho des péplums américains de l’âge d’or. Il s’agissait, à l’époque, du plus gros budget du studio. La photographie, les décors, les costumes évoquent ainsi le faste de l’opéra chinois. Dommage que le réalisateur ne parvienne pas à en exploiter toutes les possibilités. Comme c’est (trop) souvent le cas, le scénario du film, pourtant adapté d’une saga historique, peut se résumer à son titre, même si on remarquera le courageux sous-texte féministe. Simple, mais plutôt efficace. Et surtout un excellent prétexte à une aventure rythmée et généreuse, peu avare en échappée bis, comme cette scène de "pont humain", summum du "fallait y penser" qui réalise le grand écart entre ridicule et exaltation guerrière avec une classe étonnante. On s’étonnera également des débordements gores, à la limite du grand guignolesque, qui ne dépareilleraient pas dans un film de Chang Cheh.
Les 14 amazones est une belle surprise qui aurait sans doute appelée à plus de concision. A viser trop haut, Cheng Kang s’éparpille. Difficile de s’y retrouver parmi tous les personnages qui saturent le cadre, d’autant plus que le réalisateur ne fait visiblement aucun effort pour les individualiser. Les quatorze amazones : une masse indifférenciée avançant droit devant sans trop se poser de question. Du cinéma d’aventure carré, on n’en demandait pas plus.
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