En exclusivité au Fesrtival Nouvelles Images d’Iran 2019
Le 15 décembre 2019
Entre le récit d’un homme malade, le récit de la fabrique d’un film et celui sur la cueillette du safran, Ebrahim Mokhtari réussit une œuvre proprement féérique. Un film résolument poétique, à la puissance évocatrice.
- Réalisateur : Ebrahim Mokhtari
- Genre : Comédie dramatique, Documentaire
- Nationalité : Iranien
- Distributeur : Farabi Cinema Foundation
- Durée : 1h28mn
- Titre original : Barg-e Jan
- Date de sortie : 13 décembre 2019
- Festival : Festival Nouvelles Images d’Iran 2019
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Résumé : Un réalisateur de cinéma se lance sans aucun enthousiasme dans la réalisation d’un documentaire au sujet de la culture et de la récolte de Safran dans un petit village. Il a accepté ce travail avec comme seul but d’acheter une maison à Téhéran. Or, le prix de l’immobilier n’arrête pas de grimper, ce qui le préoccupe. Plutôt que de se focaliser sur la réalisation d’un documentaire de qualité, il pousse son producteur à lui acheter une maison à Téhéran. Enfin son producteur l’informe qu’il lui a acheté un appartement. Pourtant le réalisateur reçoit un autre appel téléphonique et quitte son travail et revient à Téhéran. Après de multiples péripéties il est enfin décidé de réaliser un film de qualité mais...
Notre avis : Quand il ne filme pas, il cherche une maison à acheter. En fait, cet homme qui est réalisateur est malade. Il tousse et l’on comprend très vite que derrière ce projet de film sur la récolte et la production du safran, il se joue tout un projet de vie, celui de ce personnage acculé à se sauver du mal qui broie ses poumons.
Leal of Life constitue une superbe ode à l’Iran. Le cinéaste a choisi le désert pour planter sa caméra. Plus que des paysages, pourtant superbes, il capte des regards, des sensations, des savoir-faire. Il écoute ces gens qui sont tout autant artisans, musiciens, que ramasseurs de fleurs. L’or s’étale au pied de ce peuple orgueilleux, à la richesse intérieure immense. Les femmes travaillent beaucoup, et derrière le rituel de la production du safran, il y a en réalité la scène d’un théâtre tout entier, celui d’un Iran bucolique et profond. Les visages féminins de ces ouvrières éclairent le film, autant que ces images du désert ou ces maisons anciennes, caressées de soleil.
Cette fabrique du cinéma, qui constitue le cœur du récit, réinvente totalement la réalité de cette population simple qui cultive le safran. La caméra s’invite au milieu de ces vies et tente de réécrire leurs existences, dans cet écrin de sable, de verdure et de soleil. Le réalisme se recompose au détour du récit autofictif du cinéaste lui-même, atteint d’un cancer bronchique. Il y a comme une urgence à trouver un espace qui fasse sens dans sa vie, et finalement, il trouve autour de ces récoltants de safran une profondeur de vie et des réponses à ses questions intérieures. Leal of Life est un cinéma à la fois de l’intimité de ce réalisateur et de ce qui fait la richesse extérieure à tout l’Iran, à savoir le précieux pistil. Le film raconte l’histoire d’un arbre : celui-ci doit être planté au milieu de la maison qui sert de tournage, comme une opportunité magnifique à éclairer nos existences. Fascinant.
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